Corrèze : les carnyx et les casques gaulois de Tintignac sont de retour

Après 15 ans de restauration à Toulouse 500 objets gaulois, dont les carnyx et des casques, découverts sur le site de Tintignac à Naves en 2004, ont été ramenés au Musée du président Chirac de Sarran.

 

Après 15 ans de restauration à Toulouse 500 objets gaulois, dont les carnyx et des casques, découverts sur le site de Tintignac (Corrèze) en 2004, ont été ramenés au Musée du président Chirac de Sarran. Ils attendent dorénavant la création du musée de Tintignac pour y être déposés définitivement.

À l’occasion des Journées du Patrimoine le samedi 21 septembre, Christophe Maniquet, archéologue à l’INRAP Nouvelle-Aquitaine, a présenté, lors d’une conférence au Conseil départemental à Tulle, 500 objets gaulois découverts en 2004 sur le site de Tintignac. Il n’a pas caché sa joie de voir ces 500 artefacts enfin montrés au public. Cela fait 15 ans qu’il attendait ce moment. « Désormais on a les carnyx de type Tintignac, les casques de type Tintignac », s’est-il réjoui. L’archéologue de l’INRAP a rappelé notamment que le site de Tintignac est maintenant une référence mondiale parmi les scientifiques spécialistes de la période celte.

Des objets rates et mystérieux

À partir des 500 fragments sortis de la fosse de Tintignac, une soixantaine d’objets ont été reconstitués dans le laboratoire Materia Viva, à Toulouse. « Beaucoup d’armes, offensives et défensives », note Christophe Maniquet. Il s’agit notamment de sept cardiophyllax, ces disques de cuirasses pectorales et dorsales dont se protégeaient les soldats gaulois. Datés du VIe ou Ve siècle avant notre ère, « ils sont très rares, peu connus hors quelques représentations. », commente le spécialiste. Ils sont par ailleurs très mystérieux car le site de Tintignac date plutôt du milieu du IIe siècle avant notre ère. « Ça pose question… Peut-être que c’était des objets sacrés de personnages héroïsés, transportés là et enfouis quand le sanctuaire gaulois a été abandonné ? », suppose Christophe Maniquet.

On retrouve également dans ce trésor, dix casques ornés de disques en tôle de bronze en forme de demi-lune au niveau du cimier. « Les spécialistes ne savent pas les rattacher à d’autres casques gaulois. Sans doute étaient-ils réservés à une élite et des chefs guerriers, mais ils sortent complètement des typologies connues », fait remarquer Christophe Maniquet. Il y a en outre des trompettes de guerre, sept fameux carnyx, des tôles de bronze en forme de tête et de corps d’animaux, cheval ou sanglier, ou encore des espèces de statues.

Une exposition prévue au printemps prochain

La restauration de ces artefacts doit justement permettre aux scientifiques de mieux les étudier. Car ils se présentent désormais tels qu’ils avaient été : cassés, tordus et abandonnés. Ces objets vont trouver temporairement une place au musée du président Jacques Chirac à Sarran. Une partie sera exposée dès sa réouverture au printemps prochain. Mais leur destination finale est le futur musée de Tintignac, dont la construction avance enfin, après quelques difficultés.

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