Le cheval de trait fait son retour dans les vignes

Depuis peu, certains exploitants ont recours au cheval de trait dans leurs vignes. La raison est simple, certaines de leurs parcelles les plus anciennes demandent invariablement plus de précautions, d’où l’intervention du cheval de trait qui reste une valeur sûre.

 

Les coteaux Angélus de Saint-Émilion en Gironde sont le théâtre depuis peu du retour des chevaux de trait pour cette saison. Au son de la voix de leur maître, ils s’élancent dans les vignes afin d’ôter efficacement les mauvaises herbes entre les rangs. Manon Bouetz est la meneuse qui dirige ces chevaux. Salariée au sein de l’entreprise Cheval des vignes, elle commande ses bêtes par de simples ordres oraux tels que « droite, gauche, marche ou encore arrêter ». Ce dressage exemplaire permet de gagner du temps dans l’exécution de la tâche là ou d’autres chevaux auraient constamment besoin de guides de chaque côté pour s’orienter.

Ces chevaux, appelés percherons dans le milieu sont au nombre de onze dans cette entreprise. Chacun d’entre eux a reçu une formation d’un an pour les préparer au mieux à effectuer leur tâche. Un apprentissage soigné par l’entreprise familiale qui se focalise sur la qualité de son effectif plutôt que sa quantité. La spécialité de ces percherons est le décavaillonnage dans les vignes.

Un processus long et couteux pour un résultat inégalable

Le secret des percherons est d’avancer en ligne droite sans jamais dévier de leur sillage. Leur décavaillonnage consiste à passer entre les pieds de vigne pour retourner la terre afin d’enlever les mauvaises herbes. Ce qui rend la tâche complexe pour les meneurs de chevaux, c’est que l’animal s’il sent une quelconque oppression va s’arrêter. Il faut être vigilant et sur le qui-vive constamment. En plus d’un investissement humain rigoureux, l’utilisation du cheval de trait pour entretenir des vignes s’avère être bien plus couteux que les moyens conventionnels. De plus, la tâche prendra dix fois plus de temps à s’accomplir qu’avec un tracteur par exemple. Des contraintes non négligeables qui rendent cette solution non viable dans le cas de dizaines d’hectares à traiter.

Ainsi le Château Angelus n’utilise le cheval de trait que pour ses parcelles les plus anciennes puisque le principal atout de ce mode de décavaillonnage est qu’il préserve davantage les vignes. Utiliser le cheval favorise un bon cycle de la vigne. De plus, le Château Angelus étant en pleine reconversion bio, cet outil tombe sous le sens.

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