Marseille éprouvée par le Covid

La ville portuaire compte parmi les plus impactées par la présente vague de l’épidémie en France. En cause, un très faible taux de vaccination favorisé selon nombre de spécialistes, par la position controversée du patron de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU), Didier Raoult.

Le Coronavirus n’en finit plus de faire des ravages dans le rang des populations marseillaises. Et la situation inquiète grandement les professionnels de santé de la région qui s’en sont ouverts lundi 23 août. À cette date en effet, la capacité d’accueil en réanimation est saturée dans les Centres hospitaliers universitaires (CHU) de la ville, qui comptent parmi les plus sollicités en termes de malades du Covid en France. À titre d’illustration, le taux d’incidence dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur est de 587 pour 100.000 habitants. Soit presque deux fois plus que la moyenne nationale, selon François Crémieux en charge de l’Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM).

À ce tableau inquiétant s’ajoute une autre difficulté traduite par le manque de ressources humaines pour gérer le flux continu de patients dans les urgences. Ils tournent autour de 600 en moyenne par jour toutes pathologies confondues. Or, la plupart des soignants sont actuellement en vacances après des mois de rudes épreuves au travail. Par ailleurs, recruter des infirmiers en ce moment est une véritable gageure. Tout cela rend quasiment impossible la prise en charge de nouveaux malades au-delà des 67 actuellement en réanimation, selon l’AP-HM. D’où les évacuations vers d’autres villes comme Strasbourg, déjà enclenchées.

Situation vaccinale problématique

Au-delà de leur âge relativement plus bas que lors des précédentes vagues de l’épidémie, les malades qui affluent aux urgences des hôpitaux marseillais ont largement en commun de ne pas être vaccinés. Sur les 67 patients actuellement en réanimation, 89% n’ont guère pris le précieux sérum. Ce chiffre reste problématique vu la forte dangerosité du variant Delta. Mais il est d’une logique implacable, car reflétant la situation vaccinale de Marseille, principalement les quartiers populaires. Dans ces milieux défavorisés, le taux de couverture vaccinale se situe à 30% et la bataille pour une plus grande adhésion au vaccin est un parcours du combattant.

En cause, le discours de Didier Raoult. Le microbiologiste et directeur de l’IHU est une figure extrêmement populaire dans la ville. On pourrait même l’assimiler à un gourou là-bas. Or depuis le début de l’épidémie, ses sorties médiatiques prêtent le flanc aux thèses complotistes. Ses dernières vidéos YouTube sont d’ailleurs à l’origine d’une brouille avec une partie de sa hiérarchie qui souhaite plus que jamais son départ.

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