L’insoluble crise du crack à Paris

Le dernier déplacement en date des consommateurs de stupéfiants de la capitale française par les autorités tourne déjà au fiasco quatre mois après. Les toxicomanes font vivre un enfer aux riverains de leur nouveau point de chute.

Trouvera-t-on une solution pérenne à la lancinante question du crack à Paris ? Tout porte à croire, jusqu’ici du moins, qu’on en est encore loin. Au lieu de prendre à bras le corps cette problématique de santé publique et par ailleurs avilissante pour une ville d’aussi grande envergure que Paris, les autorités à divers niveaux préfèrent jouer de malice. Elles répètent bien sûr à l’envi leur volonté de résoudre l’équation, mais cela ne transparaît guère dans les actions. En lieu et place de mesures fortes, l’on a plutôt droit à des mesurettes complètement inopérantes.

La dernière en date est intervenue fin septembre. Sous l’autorité de la préfecture de police, un peu plus de 100 toxicomanes avaient été priés de quitter le quartier des jardins d’Éole sur fond d’agacement des habitants en raison des nuisances causées par cette activité. Direction le nord-est de la capitale, plus précisément près de la porte de la Villette dans le département de la Seine-Saint-Denis. Une évacuation temporaire aux dires des autorités, le temps de trouver un endroit plus approprié à ces personnes dépendantes dont le salut réside dans un cadre de prise en charge socio-sanitaire.

Du déjà-vu

Force est de constater quatre mois plus tard que la solution temporaire tend à devenir définitive. La préfecture de police ne réagit plus sur ce dossier. Même chose pour la mairie et l’État qui se renvoient la responsabilité de cette gestion kafkaïenne de la consommation du crack à Paris. Et sur place à la Villette, c’est malheureusement du déjà-vu. De 130 au départ, les toxicomanes se sont multipliés, atteignant aujourd’hui 500, à en croire un habitant du quartier cité par BFMTV. Et comme le craignaient les riverains en septembre, cet engorgement a fait resurgir un certain nombre de conséquences. Comme l’insalubrité, les agressions, les scènes de violence, etc. À tel point que le quartier du 19e arrondissement ressemble d’ores et déjà point par point à celui des jardins d’Éole ou encore à Stalingrad, autres coins précédemment investis par les toxicos.

La présidentielle pointe à l’horizon. Mais il n’est pas sûr que le sujet relatif à l’accueil des consommateurs de crack à Paris préoccupe les différents candidats. Aucun d’entre eux n’en dit en tout cas mot pour l’instant. Les populations de la Villette peuvent donc continuer à endurer leur calvaire.

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