Marseille, une femme décède à cause des lacrymogènes
Zineb Redouane été âgée de 80 ans. Samedi, elle a été touchée par une grenade lacrymogène alors qu’elle refermait les volets de son appartement durant les affrontements entre les forces de l’ordre et les gilets jaunes. Le lendemain, elle est décédée à l’hôpital, d’un « choc opératoire », selon l’autopsie.
« Le choc facial [avec la grenade lacrymogène] n’est pas la cause du décès », explique le procureur Xavier Tarabeux. Zineb Redouane est présentée comme une octogénaire « à la santé » fragile, d’après l’avocat Salim Moussa, qui défend une amie de la victime. A l’AFP, monsieur Moussa a déclaré que Zineb Redouane « était en train de fermer ses volets pour éviter les fumées de bombes lacrymogènes. » Et à La Provence, il précise « qu’avant d’être touchée, elle allait bien ».
Un commerçant du quartier qui la connaissait un peu explique que madame Redouane ne « descendait de son appartement que pour faire les courses puis qu’elle remontait aussitôt chez elle ».
Pendant la manifestation du samedi 1er décembre, les CRS ont été acculés en sous-nombre dans les petites rues aux abords de la Canebière. Des grenades ont été projetés « dans tous les sens », assurent des témoins. La sénatrice socialiste de Marseille, Samia Ghali, parle d’une « utilisation excessive et injustifiée de la force publique ».
C’est le quatrième décès depuis le début du mouvement des gilets jaunes en novembre. Durant la journée, des affrontements ont eu lieu sur tout le territoire métropolitain et à La Réunion. Les récentes annonces d’Edouard Philippe ne semblent pas calmer la grogne des gilets jaunes et une autre journée de mobilisation devrait avoir lieu samedi 8 décembre.