Les éleveurs cantaliens contre les loups
La multiplication des attaques de troupeaux domestiques dans le Cantal par des loups met les éleveurs et une partie des habitants sur les nerfs. Les dernières attaques, celle qu’on subit les bêtes d’un éleveur de Collandres ont abouti à la convocation d’une réunion autour du loup.
« Le plan loup, vous en voulez ? » s’exclame Pascal Pointud secrétaire régional de Chasse pêche nature et tradition. Les éleveurs présents, une cinquantaine, n’en veulent pas. Ici le loup n’est pas vu comme une distraction mais bien comme un nuisible. Le constat est unanime dans la salle, l’homme n’est pas fait pour vivre près des loups. Une éleveuse précise « que selon les zones, on touche de moins en moins d’indemnisation, voire pas ». Ces indemnisations ont toujours été une garantie pour les éleveurs mais elles sont de moins en moins importantes et de toute façon ne soulagent en rien les éleveurs qui retrouvent leurs bêtes tuées dans les près. Ils sont nombreux à témoigner d’un traumatisme après avoir découvert un troupeau terrorisé, plusieurs animaux au sol les tripes à l’air.
Un autre éleveur qui a précédemment travaillé dans les Alpes revient sur son expérience avec les loups. « Si on rentre dans le plan loup, cela veut dire qu’on doit se prémunir de ses attaques. Et donc avoir plusieurs chiens par troupeau. Là, je dis aux élus de prendre garde. Parce que les patous [chiens de troupeaux], c’est pas bon pour le tourisme. Ils aboient, ils font peur aux randonneurs, aux cyclistes », explique-t-il.
Quand on s’interroge sur les solutions à prendre d’urgence, la réponse est régulièrement la même. Il faut tuer les loups pour préserver la tranquillité des troupeaux. L’un des éleveurs présents confirme : « Nos anciens, ils ont su s’en débarrasser, pourquoi pas nous ? ».