Paris, les parlementaires en rogne contre l’Elysée
Un nouvel acte semble se jouer autour d’Alexandre Benalla, des politiques de tous les bords s’offusquent sur ce qu’ils considèrent comme étant un scandale ou une malversation élyséenne. Aucune des annonces de l’exécutif destinées à calmer le jeu n’a fonctionné jusqu’à présent.
« Cela peut devenir un danger pour la République », a affirmé le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, sur Europe 1. Il n’a pas été tendre avec le palais présidentiel, affirmant : « Il est de notoriété publique qu’il continue de se balader dans l’Afrique entière et malgré cela, l’Élysée ne vérifie pas qu’il a bien rendu ses passeports diplomatiques qui lui donnent une sorte de sésame. C’est profondément inquiétant, soit sur l’amateurisme de cette présidence, soit sur le double langage qu’elle continue d’avoir. »
Du côté de La France insoumise (LFI), c’est Eric Coquerel qui est monté aux micros. Il exiger de « rouvrir une commission d’enquête à l’Assemblée nationale sur tous les tenants des affaires Benalla. Ce serait un minimum dans une démocratie normale ». « Ça suffit ! Je crois qu’à un moment ou à un autre il faudra qu’[Emmanuel Macron] s’exprime sur le sujet », considère égalemet Jean-Christophe Lagarde, le chef de file des députés UDI-Agir, proche de la majorité.
Le séisme secoue aussi la majorité qui se désolidarise de l’exécutif. « Il faut récupérer ces passeports », a déclaré sur Franceinfo la députée La République en Marche (LREM) Cendra Motin. « Il y a clairement une faute des services de l’Elysée qui sont d’ailleurs actuellement en pleine refonte », a-t-elle regretté, parlant d’« un dysfonctionnement grave ».
« Il a reçu un courrier qui exigeait qu’il remette ses passeports, courrier qu’il a d’ailleurs retiré puisqu’on sait que l’accusé de réception a bien été retiré à La Poste. (…) C’est lui qui est en faute en les ayant gardés », a évalué de son côté le sénateur LRM Julien Bargeton sur BFM TV. « Si la commission d’enquête [du Sénat]souhaite rouvrir le cas, elle est libre (…) parce que visiblement, Alexandre Benalla aurait peut-être menti », a-t-il ajouté.