Drac du Grand Est : un ex-fonctionnaire obligeait des candidates à l’embauche à uriner devant lui

Un homme tenant un téléphone sur une table dans une salle de réunion

 

Un ancien directeur adjoint des affaires culturelles (Drac) dans le Grand Est est soupçonné d’avoir administré des diurétiques à des centaines de femmes à leur insu, afin qu’elles urinent devant lui. Il a été révoqué en janvier 2019 et une information judiciaire a été ouverte le 24 octobre 2019 par le parquet de Paris.

Christian N. l’ancien directeur adjoint des affaires culturelles dans le Grand Est, vient d’être mis en examen à Paris et placé sous contrôle judiciaire. Il est soupçonné d’avoir humilié 200 femmes lors d’entretiens d’embauche en les forçant à uriner devant lui. Il prenait ensuite en photo ses victimes et consignait ses impressions dans un fichier Excel.

L’affaire éclate en Moselle le 15 juin 2018. Le directeur adjoint de la Drac reçoit une sous-préfète du département dans un bureau. Et il est surpris par un agent de la direction en train de photographier les jambes de la haut fonctionnaire. Le témoin dénonce Christian N. Le parquet de Metz est saisi et constate que l’homme a déjà fait de très nombreuses victimes entre 2009 et 2018.

«J’aurais voulu qu’on m’arrête avant. C’était compulsif »

Lors d’entretiens d’embauches, l’ancien sous-directeur des politiques de ressources humaines, auparavant haut fonctionnaire à l’égalité entre les femmes et les hommes, parvenait à faire ingérer des diurétiques (du Furosémide) à haute dose aux candidates. Elles perdaient alors le contrôle, étaient isolées et obligées d’uriner devant lui. Fait sordide, le haut fonctionnaire photographiait ses victimes et notait des descriptions, avec force détail, dans un fichier Excel intitulé « Expériences ». «J’aurais voulu qu’on m’arrête avant. C’était compulsif, mais il n’y avait pas chez moi une volonté d’empoisonner ces femmes. Je ne pensais pas que le diurétique pouvait causer des problèmes médicaux», a confié Christian N à Libération, pour atténuer la gravité de sa faute. Il reconnait avoir seulement intoxiqué « dix ou vingt » femmes, Rue de Valois.

Mis en examen pour de nombreux faits

Placé sous contrôle judiciaire, l’ancien sous-directeur des politiques de ressources humaines a été mis en examen pour « administration de substance nuisible », « agression sexuelle par personne abusant de l’autorité conférée par sa fonction », « atteinte à l’intimité de la vie privée par fixation d’image », « violence par une personne chargée de mission de service public » et « infraction à la législation sur les médicaments ».

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