Paris : Anne Hidalgo tente un coup contre l’insalubrité
L’élue socialiste a décidé de responsabiliser davantage les arrondissements pour la gestion des questions de salubrité de la ville. L’initiative est froidement accueillie par les opposants à la maire.
Décentraliser pour un meilleur résultat. La maire Anne Hidalgo tente de trouver une solution au problème d’insalubrité criante de la capitale. L’élue socialiste a présenté mardi 1er juin au Conseil de la ville, une série de mesures dans ce cadre. Au cœur de cette nouvelle réforme figurent notamment les maires d’arrondissement appelés par Anne Hidalgo à davantage de responsabilités dans la gestion de la politique de salubrité. La maire indique en effet que les élus seront désormais à la manœuvre du début à la fin de la chaîne de décision. Ce qui revient aussi bien à définir la stratégie de la propreté qu’à la mettre en œuvre selon les spécificités de chaque arrondissement. Pour ce faire, la municipalité a prévu de mettre à disposition des arrondissements et de façon annuelle, une enveloppe financière spécifique. D’ores et déjà, le budget global consacré à la salubrité par la Ville devrait connaître une hausse, passant de 500 millions à un milliard d’euros.
Mesures insuffisantes
Dans le rang des concernés par la mesure, les réactions ne se sont pas faites attendre. Surtout de la part des opposants à la majorité socialiste. Selon Maud Gatel, présidente du groupe Modem, cette initiative n’est qu’une toute petite étape par rapport au défi posé par la problématique de la salubrité à Paris. Une ville où jonchent des tas d’immondices et autres dépôts sauvages au moindre coin de la rue. Quant à Rachida Dati en lice contre Anne Hidalgo aux dernières municipales, il s’agit tout bonnement d’une fuite en avant de la part des autorités de la ville capitale. La maire LR du septième arrondissement appelle à des solutions plus concrètes et moins fourre-tout, dont une réelle autonomie financière pour les arrondissements.
Un contexte de forte pression
L’annonce de cette nouvelle mesure intervient dans un contexte de forte pression sur la mairie. Les réseaux sociaux ont vu fleurir ces dernières semaines, plusieurs campagnes citoyennes destinées à révéler au monde l’état d’insalubrité préoccupante de la ville de Paris. L’une d’elles désignée sous le hashtag #saccageparis a particulièrement mobilisé la toile. Au point de faire dire à Rachida Dati qu’elle a contribué à imposer le débat sur la propreté au Conseil municipal. Faux, rétorque la majorité qui indique que les mesures dévoilées mardi étaient prévues de longue date.