France : Paris étranglée par sa dette
La ville capitale est débitrice de plus de sept milliards d’euros. La conséquence d’une propension à l’endettement exacerbée ces dernières années et qui ne semble pas prête de s’arrêter.
Paris est assise sur une montagne de dettes. C’est le cas de le dire à l’analyse des comptes financiers des communes publiés annuellement par le ministère de l’Économie. Le dernier document révèle en effet que la capitale française devait au début de l’année en cours, une enveloppe de 7,71 milliards d’euros. C’est 867 millions d’euros supplémentaires par rapport à la même période il y a un an. Ce chiffre rapporté par habitant représente 3 498 euros à rembourser par chaque Parisien. Soit près du double de l’endettement par tête à Marseille, seconde ville la plus endettée de France.
Tendance à l’endettement
Ces données plutôt colossales même pour une ville aussi grande que celle de Paris témoigne d’une réalité évidente : la propension de l’autorité municipale à s’endetter. Puisqu’en l’espace de deux décennies, l’endettement de Paris a été multiplié par 600%, passant de 1,09 milliard à 3 milliards d’euros entre l’arrivée et le départ de l’ancien édile Bertrand Delanoë à la tête de la municipalité en 2014. Cette augmentation reste toutefois sans commune mesure avec celle de sa successeure Anne Hidalgo. L’ancienne adjointe au maire a notamment vu l’encours de la dette annuelle de la ville flamber de 600 millions d’euros en moyenne depuis son accession à la mairie il y a moins de sept ans.
Pour expliquer ce rapport à la dette dont elle conteste par ailleurs les derniers chiffres d’un peu plus d’un milliard d’euros, l’élue socialiste argue d’une année 2020 particulière à cause de la crise du Coronavirus. La pandémie et ses répercussions sur la conjoncture économique auraient de l’avis des responsables, alourdi les charges de la mairie et fait tarir les sources de financements.
Grands travaux
Un tel argument s’entend au regard des conséquences de la catastrophe sanitaire à travers le monde. Mais la politique entreprise par Paris en 2021 tend à le battre en brèche. Décidément non-friands des cures d’austérité, les autorités de la ville ont prévu de continuer à s’illustrer à travers des dépenses estimées à 1,45 milliard d’euros pour l’année en cours. Un budget exclusivement consacré à ce que l’édile désigne sous le vocable de grands travaux et que ses détracteurs qualifient de dépenses de prestige. La part prévue pour éponger la dette ? À peine 289 millions d’euros.