Coup de froid pour Zara à Bordeaux
La célèbre marque de vêtements qui souhaite agrandir ses enceintes dans le sud-ouest de la France vient d’essuyer un refus de la commission administrative chargée d’étudier sa demande. En cause, les implications présumées de sa maison-mère, Inditex, dans le travail forcé des Ouïghours en Chine.
Zara rêve plus grand à Bordeaux, mais ses velléités expansionnistes pourraient bien se heurter à quelques considérations locales et pas des moindres. L’enseigne de vente vêtements désireuse de s’agrandir à la rue Sainte-Catherine située dans le centre de la ville du sud-ouest de la France, vient d’essuyer un revers. Son souhait d’élargir la superficie du magasin indiqué de 1 098 m2 actuellement à 2 070 m2, a recueilli l’avis non-favorable de la commission départementale d’aménagement commercial (CDAC), lundi 29 novembre.
Pour cette structure administrative habilitée à examiner les demandes d’autorisation commerciale, le projet « contrevient aux critères de développement durable ». Au cœur de cette considération figurent notamment les accusations de travail forcé impliquant les Ouïghours en Chine et dont Inditex, la firme espagnole propriétaire de Zara, se serait rendue complice à travers la vente d’articles fabriqués sur place.
Problématique des Ouïghours
L’épineuse question des Ouïghours, peuple majoritairement musulman vivant dans le Xinjiang, territoire autonome du sud-ouest chinois, revient régulièrement au-devant de la scène. De nombreuses informations extrêmement documentées ont notamment levé le voile sur le sort périlleux réservé à cette minorité ethnique par Pékin, dans ce que d’aucuns n’hésitent pas à qualifier de génocide. Le sujet est notamment à l’origine du boycott diplomatique des prochains JO d’hiver organisés par l’Empire du Milieu, annoncé par les États-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni ces derniers jours.
Confortées par un rapport d’ASPI, une organisation australienne, en 2020 sur le sujet, nombre d’associations actives dans le secteur des droits humains et de la lutte anticorruption, dont Sherpa, l’Institut ouïghour d’Europe ou encore le collectif Ethique sur l’étiquette, avaient intenté en avril une action en justice contre Inditex et bien d’autres grandes marques de la mode.
Opposition écologiste
L’enquête en cours en France a motivé la décision de la CDAC composée pour l’occasion d’élus écologistes de la mairie de Bordeaux. Trois d’entre eux ont notamment voté contre la demande d’extension de Zara, avec six abstentions et une seule voix favorable. Une prise de position assumée par les détracteurs qui invitent l’enseigne à emprunter les voies de recours offertes par la loi dans le cadre d’une contestation.