Viry-Châtillon veut faire laver son honneur face à Zemmour
La paisible commune récemment comparée à l’Afghanistan par le candidat à la présidentielle, demande des comptes à ce dernier devant la justice. La conséquence de la colère suscitée dans la région par cette comparaison malencontreuse.
« À Roubaix, aujourd’hui c’est l’Afghanistan à deux heures de Paris. Et il n’y a pas que Roubaix, il y a Trappes, Viry-Châtillon, Vitry, toutes les banlieues. Aujourd’hui, quand il y a une grosse communauté musulmane, on se retrouve avec l’Afghanistan », avait déclaré Eric Zemmour, sans gêne, lundi 7 février sur les antennes de France Inter en réaction à une interpellation sur le fléau de la radicalisation en France.
Eh bien, le candidat d’extrême droite à la présidentielle va devoir prochainement s’expliquer à propos de cette déclaration devant la justice. Comme en témoigne la plainte déposée contre lui par l’autorité municipale de Viry-Châtillon, mercredi 9 mars, au tribunal d’Évry. Une initiative du maire Jean-Marie Vilain avec constitution de partie civile révélée ce vendredi.
Colère générale
L’édile centriste avait très vite réagi à la déclaration du polémiste en quête du fauteuil élyséen, dénonçant des propos scandaleux. Un sentiment traduit par la plainte qui évoque selon l’AFP, des propos portant atteinte à l’honneur et à la considération de Viry-Châtillon. Une petite commune dont les 31 000 habitants vivent en harmonie les uns avec les autres et qui ne méritait certainement pas d’être comparée à l’Afghanistan où règne depuis peu un régime de terreur symbolisé par les talibans. Avec tout ce que cela implique comme atteinte aux droits de la personne.
Les propos de Zemmour avaient d’autant plus choqué sur place que la majorité et l’opposition siégeant au conseil municipal s’étaient mobilisées pour les condamner. C’est d’ailleurs cette union sacrée qui a favorisé la présente plainte judiciaire, après l’autorisation donnée au maire sur décision délibérative, mercredi 16 février.
Un idéologue de la haine
Loïc Prouveze, référent du mouvement Reconquête avait indiqué jeudi 10 février, de façon alambiquée que la formule de Zemmour était d’abord métaphorique. Mais ces explications n’ont guère convaincu. Surtout à Vitry où une manifestation avait été organisée devant l’hôtel de Ville. Car le candidat à la présidentielle est un adepte du diviser pour régner. Un idéologue de la haine dont les outrances se multiplient.
Entre condamnation pour provocation à la haine raciale et accusation de diffamation contre les LGBT, l’ancien chroniqueur vedette de la très conservatrice chaîne de télévision Cnews, repreneur de la théorie du grand remplacement, est un habitué des tribunaux sur les questions d’identité et d’immigration.