En Île-de-France, une main-d’œuvre immigrée bon marché
Une nouvelle étude de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) révèle l’étendue de la main-d’œuvre étrangère dans les régions françaises. Le panorama en Île-de-France n’est pas très glorieux.
L’Île-de-France, principale terre d’accueil et d’exploitation des immigrés ? C’est bien ce que suggère la récente enquête de l’Insee à propos des emplois impliquant les non-Français dans l’Hexagone. L’étude qui s’appuie sur des données de 2018 et publiée le 27 octobre indique en effet que 22% de la population active dans la plus importante région de France est d’origine étrangère. Cela représente 1,25 million de personnes.
Ces personnes encore désignées par le vocable « actifs » sont taillables et corvéables à merci. L’Insee indique à cet effet que cette main-d’œuvre est cantonnée à des emplois peu qualifiés, usants et bassement rémunérés. Cela comprend des ouvriers du BTP, des aides ménagères, des employés de maison, des agents de sécurité, ceux de gardiennage, des cuisiniers, etc.
Le cas de Seine-Saint-Denis
Autant de métiers, dont certains très sollicités au temps fort de la crise du Covid-19, décrits par l’Insee comme « essentiels au bon fonctionnement de la France ». Des métiers également dédaignés par les citoyens français, comme l’a récemment affirmé le maire de Béziers Robert Ménard sur Cnews ?
Les travailleurs de la région encore désignée par le vocable « actifs » sont, à en croire l’Insee, cantonnées en Seine-Saint-Denis où ils représentent 28% employés. Bien loin devant Seine-et-Marne, un autre territoire francilien. Malheureusement, ce fameux département 93 s’illustre par sa pauvreté. Les logements y sont particulièrement insalubres, le système de santé déficitaire.
Projet de régularisation
L’enquête de l’Insee dévoile par ailleurs la double-peine à laquelle sont confrontés les actifs immigrés en Île-de-France. Ces derniers pour la plupart en situation irrégulière vis-à-vis de l’État français, sont contraints d’accepter des emplois de seconde zone malgré de fortes qualifications. Ils sont par conséquent presque absents « des métiers de la police, de l’armée et de la fonction publique » en générale, note l’enquête.
Elle intervient en plein débat autour d’un nouveau projet de loi sur l’immigration à l’Assemblée nationale. Le document prévoit en effet la création d’un nouveau titre de séjour consacré aux « métiers en tension », c’est-à-dire en manque de main-d’œuvre afin de lutter contre l’emploi illégal.