Marseille : les trottinettes en libre-service sous restriction
Le maire de la ville phocéenne a annoncé le retrait de 1 500 trottinettes de location des rues de la localité en raison dit-il, de certains manquements imputables aux opérateurs.
Pour Benoît Payan, l’exaspération face à l’exploitation des trottinettes en libre-service à Marseille est totale, et la formule pour l’exprimer on ne peut plus cash. « C’est à peu près n’importe quoi », a notamment fustigé l’édile de la ville, lundi 11 septembre 2023 sur les ondes de la radio France Bleue Provence.
A l’origine de cas ras-le-bol, figure un certain nombre de faits. Des manquements que la première autorité marseillaise impute aux promoteurs de ce moyen de locomotion autrefois vanté pour son caractère éco-responsable entre autres.
Cela concerne notamment le déploiement insuffisant des engins dans les quartiers centraux dans un but de désenclavement. Cette directive du maire est d’autant plus cruciale au regard de la particularité de Marseille, une cité bien plus étendue que Paris par exemple.
Trancher dans le vif
Benoît Payan reproche également aux opérateurs une violation de la prescription interdisant l’accès aux trottinettes aux moins de 14 ans. « J’ai demandé aux promoteurs de faire des choses drastiques. Je vois que quelques fois, ils ont traîné les pieds », regrette l’élue socialiste dans des propos rapportés par Le Monde.
Il se voit donc dans l’obligation de trancher dans le vif en appliquant des sanctions. « Et donc aujourd’hui, on va enlever 1 500 trottinettes », a lancé le maire, indiquant que Marseille abrite 4 000 de ces engins électriques.
Benoît Payan promet par ailleurs d’en supprimer davantage à l’avenir en cas de non-respect des obligations légales par les promoteurs. Lesquelles obligations concernent désormais la limitation à 30 km/h devant les écoles afin de prévenir les accidents.
Solution radicale
Marseille risque donc d’emboîter le pas à Paris où la municipalité a encouragé le retrait des trottinettes libre-service des rues via un vote ouvert aux Paris sur la question. En cause, la flambée des accidents de circulation et d’autres désagréments imputés auxdites engins.
Mais l’initiative lancée le mois dernier dans la ville capitale, une première sur le vieux continent, ne fait pas vraiment l’unanimité sur place. D’autant que la consultation publique l’ayant encouragée n’a enregistré que 7% de taux de participation.
Les détracteurs de la maire Anne Hidalgo reproche ainsi à cette dernière d’avoir envisagé une solution aussi radicale. Une façon de tuer des fourmis à l’aide d’un marteau. Les opérateurs aussi accusent le coup en raison d’un manque à gagner évident.