Paris veut récupérer les biens dits mal acquis du clan Bongo
Des élus communistes lorgnent sur la vingtaine de biens immobiliers détenus par l’ancien président gabonais et ses proches dans la capitale française afin d’en faire des logements sociaux.
Quel sort pour les propriétés acquises au nom de la famille Bongo au Gabon dans la ville de Paris ? La question a émergé à la fin du règne de l’ancien président gabonais Ali Bongo, le 30 août grâce à un coup d’État militaire, sans réponse probante pour l’instant.
Des personnalités de la capitale française semblent avoir leur petite idée. Un groupe d’élus issus du Parti communiste et siégeant au Conseil municipal envisagent notamment, selon une information de BFMTV, de faire de ces biens estampillés mal acquis, des logements sociaux.
Et pour cause, il s’agit à en croire la justice française toujours en cours d’enquête à ce sujet, d’acquisitions provenant de détournement de fonds publics gabonais orchestrés par des compagnies pétrolières, dont le tricolore TotalÉnergies.
Demande au Conseil municipal
De quoi motiver les élus à formuler le 3 octobre prochain, une demande au Conseil municipal. L’idée serait, selon le président du groupe des communistes Nicolas Bonnet Oulaldj, de faire « que l’État les récupère » pour ensuite « les céder à la ville de Paris avec une décote ».
À charge pour Paris de transformer lesdites propriétés en logements sociaux. Les porteurs du projet entendent ainsi, à en croire BFMTV, contribuer à réduire le manque de logements sociaux dans la capitale.
Le projet reste noble, mais la démarche un peu moins. C’est en tout cas ce qu’indique Transparency International, partie prenante dans la procédure judiciaire ayant abouti à la saisie de ces biens par la France.
Nouvelle bataille en vue ?
« Pour que Paris rachète ces biens, il faut que la France en soit propriétaire. L’argent qui sera issu de la confiscation des biens mal acquis n’appartient pas à la France. Cet argent doit être rendu à la population gabonaise », affirme l’ONG de lutte anti-corruption à BFMTV.
Cette levée de boucliers laisse présager une bataille à venir devant la justice entre les nouvelles autorités du Gabon et la France en cas de réponse favorable de l’État à la requête des élus parisiens concernant des propriétés d’une valeur estimée à plus de 85 millions d’euros par une ordonnance judiciaire.
Le nouveau pouvoir de Libreville voudra sans doute faire revenir ses biens ou à tout le moins le fruit de leur cessation dans le giron gabonais. Une façon de contenter le peuple après des décennies gabegie de la dynastie Bongo.