Une affaire de chantage à la sextape empoisonne Saint-Étienne
Dans la ville stéphanoise règne depuis plus d’un an, une ambiance délétère. En cause, une affaire de chantage présumé impliquant notamment le maire Gaël Perdriau, désormais mis en examen par la justice.
À Saint-Étienne, on ne parle plus que de ça. Depuis août 2022, la cité sœur de Lyon est embarquée dans une histoire autant sordide que terrifiante, notamment pour la principale victime, Gilles Artigues.
Cet homme de 58 ans, ancien professeur de mathématiques, pendant des années en proie à des épisodes suicidaires de son propre aveu, serait désormais sous psychothérapie, à en croire un récent reportage réalisé par le journal Le Monde sur le sujet.
L’objectif de ce traitement psychologique ? « Comprendre le phénomène d’emprise qui a fait qu’[il a] pu supporter de vivre tant d’années avec une épée de Damoclès sur la tête et la hantise de voir sa vie être détruite ».
L’opération sextape
Pour comprendre comment en est-on arrivé là, il faut remonter à 2014. Gilles Artigues alors âgé de 49 ans, nouvellement propulsé premier adjoint au maire de Saint-Étienne, tombe sur le coup d’une machination orchestrée selon un des protagonistes de l’affaire, avec l’aval de l’édile Gaël Perdriau.
Cet ancien commercial chez EDF aurait en effet fait filmer son insu dans une chambre d’hôtel parisien, son premier adjoint, en train de recevoir un massage érotique de la part d’une escort-boy gay qu’il lui avait engagé.
S’ensuit une série de pressions ponctuées de menaces et autres humiliations destinées à unique but : faire en sorte que Gilles Artigues soupçonné de viser la mairie peut-être plus, renonce tout bonnement à ses ambitions politiques.
Un maire jusqu’au-boutiste ?
Après huit ans de chantage, une des personnes impliquées dans l’affaire contacte le site d’information Mediapart en août 2022, vidéos et autres enregistrements à l’appui. On y entend notamment, le maire Perdriau menacer de publier la fameuse vidéo afin de ternir l’image de son adjoint.
Ce dernier qui avait fini par démissionner de son poste trois plus tôt, reste sous l’emprise de cette histoire désormais objet d’une enquête judiciaire. Malgré une mise en examen pour chantage, avec deux autres collaborateurs impliqués dans le scandale en avril et son renvoi des LR, son ex-parti, l’édile clame son innocence.
Il refuse surtout de démissionner, indiquant n’avoir jamais été au courant de l’histoire. Son refus de démissionner lui vaut la défiance quotidienne de ses administrés, très peu fiers de cette affaire particulièrement nauséabonde.