À Béziers, les mineurs de moins 13 ans soumis au couvre-feu
Le maire de la commune française située dans le département de l’Hérault en région Occitanie, Robert Ménard, a décidé d’instaurer, pour les cinq prochains mois, une restriction de circulation nocturne aux jeunes de moins de 13 ans, à moins d’être accompagnés par une personne majeure.
Depuis le 22 avril, les moins de 13 ans ne sont plus autorisés à circuler au-delà de 23 heures dans la ville de Béziers. La mesure introduite par le maire Robert Ménard via un arrêté municipal, court jusqu’en 30 septembre 2024.
« Tout mineur âgé de moins de 13 ans ne pourra, sans être accompagné d’une personne majeure, circuler de 23 heures à 6 heures sur la voie publique » dans trois quartiers dits « prioritaires », indique le document cité par Le Monde.
Cela concerne le centre historique de la localité, le quartier de La Devèze et celui d’Iranget-Grangette, « tous les soirs ». Les personnes tombées en délicatesse avec cette mesure seront reconduites à son domicile ou au commissariat. Des poursuites pourraient également être engagées contre leurs parents.
« Violences urbaines »
À en croire le maire, il s’agit d’une mesure en réaction au « nombre croissant de jeunes mineurs livrés à eux-mêmes en pleine nuit ». Il évoque également, toujours selon ses propres termes, une « aggravation du nombre de faits », dont des « violences urbaines » dans la ville.
Aucun chiffre concert n’est mentionné pour étayer cette justification en dehors de l’incendie d’une école en 2019 et des « émeutes de juillet 2023 », qui ont secoué l’ensemble de la France.
Durant 11 jours, des manifestations d’une rare violence ont déferlé sur l’ensemble du territoire après de Nahel, un jeune 17 ans tué lors d’un contrôle policier à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine.
Contestations en vue
Robert Ménard affirme à l’AFP que les actes délictueux potentiellement commis par les jeunes mineurs n’apparaissent pas dans les chiffres de la délinquance, car le système judiciaire ne les traite pas de la même manière que des délinquants plus âgés.
Toujours est-il que les statistiques de la délinquance montrent que les moins de 13 ans ne représentent qu’une infime partie des mis en cause. De quoi susciter très certainement une prochaine levée de boucliers.
D’autant que le Conseil d’État a déjà annulé en 2018, un arrêté similaire signé par le maire quatre ans plus tôt. Ancien proche de Marine Le Pen, Robert Ménard est décrit comme une figure politique de l’extrême droite.