JO de Paris 2024 : les taxis volants au rendez-vous ?
Le gouvernement a publié mardi un arrêté au Journal officiel autorisant la création d’un héliport à Paris pour les taxis volants. Il s’agira d’une expérimentation allant jusqu’au 31 décembre au plus tard. Mais la mairie n’adhère pas à ce projet, et annonce contester l’arrêté en justice.
Le mardi 9 juillet 2024, le gouvernement a publié un arrêté au Journal officiel autorisant la création d’une plateforme de décollage et d’atterrissage à Paris pour les taxis volants. Cette hélistation installée sur la Seine, au niveau d’Austerlitz, permettra aux véhicules à hélices de survoler la capitale durant les Jeux olympiques, prévus se dérouler du 26 juillet au 8 septembre. Elle pourra être exploitée jusqu’au 31 décembre 2024 au plus tard par le groupe Aéroports de Paris (ADP).
Les taxis volants seront signés avec Volocopter
Seulement deux vols pourront avoir lieu par heure, entre 8 heures et 17 heures, durant toute l’expérimentation. Au total, les taxis volants effectueront 900 vols au-dessus de Paris. C’est le Volocity, conçu et produit par l’entreprise allemande Volocopter, qui assurera les courses de taxis aériens. Cet aéronef offre deux places pour un poids à vide de 700 kg et peut transporter 200 kg. Il fonctionne avec des batteries lithium-ion, à l’instar des véhicules électriques.
Les taxis volants Volocity ont une autonomie comprise entre 35 et 65 kilomètres
Sa vitesse de croisière s’élève à 90 km/h, mais peut atteindre les 100 km/h. Quant à son autonomie, elle varie entre 35 et 65 kilomètres. Pour ce qui concerne le niveau sonore, Volocopter l’a réduit à 65 dB en vol stationnaire à 75 mètres. C’est moins que les 90 dB des hélicoptères classiques. Côté design, le taxi volant présente une carlingue blanche, avec un fuselage proche d’un hélicoptère Airbus. ADP et le fabricant allemand ont reçu un financement de 1,5 million d’euros de la région Île-de-France pour les tests à Paris.
Quatre sites de décollage et d’atterrissage déjà ouverts près de Paris
Notons que les taxis volants existent déjà près de Paris. En effet, quatre sites de décollage et d’atterrissage (dits héliports, vertiports, hélistations ou héligares) permettent déjà de relier les aéroports de Paris-Charles-de-Gaulle à celui du Bourget, et Issy-les-Moulineaux à l’aérodrome de Saint-Cyr-l’Ecole, près de Versailles. Mais ce fait n’empêche pas la mairie de Paris de s’opposer à la cinquième plateforme.
Un projet inacceptable pour la mairie de Paris
David Belliard, adjoint en charge de la transformation de l’espace public, des transports et des mobilités, a annoncé que la Ville va contester l’arrêté en justice. Selon lui, « ce gouvernement n’a plus aucune légitimité démocratique » après les législatives de dimanche. Il relève d’ailleurs que « tout le monde a voté contre » ce projet au Conseil de Paris, « gauche, écologiste et droite ». L’entourage de la maire Anne Hidalgo dénonce une initiative « anti-écologique », ainsi qu’« un gadget inutile pour ultra-privilégiés pressés ».
Des taxis volants trop chers et bruyants ?
Selon la mairie de Paris, la consommation des taxis volants est deux à trois fois plus élevée que celle d’une voiture à moteur thermique pour le transport d’un seul passager. Par ailleurs, elle pointe une aberration au niveau du tarif, avec 130 euros pour 35 kilomètres parcourus. En septembre 2023, l’Autorité environnementale avait attiré l’attention sur de possibles nuisances sonores et une pollution au gaz à effet de serre.