Disparition de Lina : fin des recherches pour le moment
Après quatre journées de ratissage dans une forêt des Vosges, la gendarmerie a mis fin vendredi aux recherches pour retrouver Lina, l’adolescente disparue en septembre 2023. On ne sait pas quand les fouilles reprendront. Mais le principal suspect, un quadragénaire du nom de Samuel Gonin s’est suicidé le 10 février dernier. Il a laissé un courrier, dans lequel il évoque sa culpabilité. Cependant, le procureur adjoint de la République de Strasbourg pense qu’il ne faut pas tirer de conclusions définitives à ce stade de l’enquête.
Lina, une adolescente de 15 ans a disparu le 23 septembre 2023, alors qu’elle se rendait à la gare de Saint-Blaise-la-Roche pour rejoindre son compagnon à Strasbourg. Depuis ce jour, on n’a plus eu de ses nouvelles. Il est fort probable qu’elle ait été tuée par un homme du nom de Samuel Gonin, dans le véhicule duquel les enquêteurs ont retrouvé son ADN.
Aucune trace de Lina après quatre jours de fouilles
Appuyée par des militaires, la gendarmerie a mené de nouvelles recherches la semaine dernière dans la forêt communale d’Anould, dans les Vosges. Elle a fouillé une zone s’étendant sur 963 hectares, du mardi au vendredi. Malheureusement, la dernière journée du vendredi 2 août a été infructueuse. Les enquêteurs ont annoncé la fin des recherches, n’ayant pas découvert d’élément particulier. « Nous avons bien ratissé la zone, avant de clore les recherches », ont-ils indiqué à l’AFP.
Le profil génétique de Lina trouvé dans la voiture de Samuel Gonin
Pourtant, les Français nourrissaient de grands espoirs après que la gendarmerie a identifié l’ADN de Lina dans la voiture du principal suspect, retrouvé grâce à l’étude des données GPS. Sur son itinéraire, le véhicule s’était arrêté pendant un certain temps sans aucune explication. Les recherches devraient se poursuivre, mais on ne sait pas quand elles reprendront. Les enquêteurs assurent cependant être entrés dans une phase très active pour faire toute la lumière sur les circonstances de la disparition de Lina.
« J’ai perdu mon humanité…Je dois partir »
Principal suspect à ce stade de l’enquête, Samuel Gonin, un père de famille de 43 ans dépressif et consommateur de drogues, s’est suicidé le 10 juillet à Besançon. Il a laissé une lettre à ses enfants, dans laquelle il confie avoir « perdu [sa] dignité, son honneur, son humanité » sans réellement confesser être l’auteur de la disparition de la jeune fille. « Je dois partir », a-t-il écrit. L’homme devait comparaître le 22 juillet pour deux vols avec violence à Besançon, commis le 25 août 2023. Il avait braqué une supérette et agressé une nonagénaire.
Samuel Gonin condamné en janvier dernier à la suite d’un contrôle
Samuel Gonin avait été contrôlé en début d’année 2024 au volant de sa voiture par des douaniers à Sigean, dans l’Aude. Il n’a pas voulu obtempérer. Pour ces faits, la justice l’a condamné le 22 janvier à 15 mois d’emprisonnement avec sursis pour refus de contrôle, mise en danger d’autrui, conduite d’un véhicule sous l’usage de stupéfiants, recel et vol. Son ex-compagne a témoigné qu’il s’était échappé des urgences psychiatriques du CHU de Besançon, où il avait été interné l’année dernière. M. Gonin lui avait également laissé une lettre de suicide avant de disparaître.
La piste du crime de rôdeur privilégiée par la police
Pour de nombreux habitants du village de Saint-Blaise-la-Roche, il est impensable qu’un inconnu ait pu s’en prendre à Lina. D’après eux, il s’agit d’un secteur très reculé et la route empruntée par l’adolescente n’est utilisée que par des riverains. Ils n’imaginent donc pas qu’un étranger puisse enlever cette pauvre gamine dans le coin, en pleine journée.
Pourtant, la police privilégie la piste du crime de rôdeur. Elle pense que Lina a été forcée à monter à bord de la voiture de Samuel Gonin, avant qu’il la tue dans des circonstances qui restent à éclaircir. Mais le procureur adjoint de la République de Strasbourg, Alexandre Chevrier, pense qu’il ne faut pas tirer de conclusions définitives à ce stade de l’enquête.