Lorient : SDF et mendiants plus les bienvenus dans le centre-ville

Fabrice Loher, maire de Lorient (Morbihan), a pris jeudi dernier un arrêté pour interdire l’occupation des espaces publics dans le centre-ville aux SDF et mendiants. Il invoque des questions de sécurité et de salubrité. Mais cette décision ne devrait pas plaire aux associations.

Fabrice Loher, maire UDI de Lorient (Morbihan), veut « nettoyer » le centre-ville de sa commune. Le 1er août 2024, l’édile a pris un arrêté pour interdire l’occupation des espaces publics dans cette zone par des individus en station debout, assise ou allongée, et de manière prolongée. En d’autres termes, il souhaite chasser de ces lieux les mendiants, SDF et autres personnes assimilées.

La police a constaté de nombreux incidents dans le centre-ville de Lorient

Cette décision fait suite à un rapport établi par la police municipale en date du 3 juillet 2024. Ce document relève des « troubles à l’ordre public liés à la présence de personnes, seules ou en groupe, occupant certains lieux et voies publics de manière prolongée. ». Ces individus indélicats solliciteraient les passants de manière insistante et provoqueraient parfois des incidents.

Selon la police, les sollicitations inopinées pourraient empêcher la jouissance paisible des riverains et de la population en générale. Elles entraveraient le passage des usagers et gêneraient la circulation des piétons ainsi que des véhicules. Par ailleurs, ces troubles à l’ordre public constitueraient une gêne à l’accès de certains commerces. Des riverains et des commerçants ont d’ailleurs déjà adressé des réclamations à la Ville de Lorient.

Une mendicité devenue trop agressive pour être acceptée

Fabrice Loher rappelle qu’il est de son rôle, en tant que maire, de garantir la liberté de circulation des administrés et leur sécurité dans les espaces publics. C’est pourquoi il a cru bon de signer cet arrêté municipal, qui court jusqu’au 31 août 2024. L’édile explique aussi avoir pris cette décision pour le maintien de la salubrité publique. Les restrictions d’accès s’appliquent du lundi au dimanche de 10 h à 23 h, dans ce périmètre du centre-ville également interdit à la vente d’alcool à emporter après 21 h.

Guy Gasan, adjoint au maire en charge de la sécurité, affirme que l’arrêté s’imposait d’autant que les personnes soûles proféraient régulièrement « des insultes à caractères sexistes et sexuelles vis-à-vis des jeunes femmes ». Cette mendicité agressive devait cesser. En cas d’infractions à la décision municipale, les forces de l’ordre pourront faire le constat et prendre des mesures ou dispositions réglementaires.

Lorient, pas la seule commune de France à prendre ce genre d’arrêté

Le nouveau décret municipal renforce le plan sécurité présenté fin juin par la Ville de Lorient. Ce plan doit assurer la tranquillité des riverains du centre-ville et lutter contre l’alcoolisation sur la voie publique. La commune du Morbihan n’est pas la seule à appliquer une telle mesure en France. La mairie de Nevers (Bourgogne-France-comté) applique aussi actuellement l’interdiction de la mendicité dans certaines zones, tout comme celle d’Amiens (Picardie).

Pour Amiens, les associations œuvrant auprès des plus démunis dénoncent un « acte inhumain ». Elles pensent que ce genre d’action ne résout pas le fond du problème, à savoir la hausse de la précarité en France. Ces organisations ont déposé un recours en référé contre cette décision de la mairie. Notons que les arrêtés contre la mendicité sont légions en France. Bien que légaux depuis 1995, ils sont souvent rejetés par le Conseil d’État.

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