La mosquée des Bleuets menacée de fermeture à Marseille
La mosquée des Bleuets située dans le 13e arrondissement de Marseille fait l’objet d’une procédure de fermeture administrative de la part du préfet de police des Bouches-du-Rhône en raison d’un ensemble de griefs idéologiques.
La mosquée des Bleuets est désormais en sursis. Dans une dizaine de jours, ce lieu du culte musulman situé dans le 13e arrondissement de la ville de Marseille pourrait ne plus exister. Il est en effet confronté à une décision de fermeture officiellement décidée, mardi 20 août, par le préfet de police des Bouches-du-Rhône.
Les motifs évoqués par ce dernier pour justifier cette fermeture sont accablants. Il est notamment question de la promotion par l’imam nommé Ismaïl (vrai nom Smaïn Bendjilali) d’un islam radical prônant le djihad, la charia et la violence à travers ses prêches.
« Il y tient un discours incitant à la discrimination et à la haine contre les femmes notamment par des prêches légitimant le viol conjugal, la polygamie, et théorisant l’inégalité des droits entre les femmes et les hommes dans le mariage », détaille le préfet de police dans son communiqué.
Un imam dans le collimateur
Plus grave, l’imam est accusé « d’attiser la haine contre les non-musulmans et de prôner la supériorité de l’islam sur les lois de la République ». Autant d’accusations résultant d’une surveillance des services de renseignements français à propos de ce prédicateur.
Le Journal du Dimanche (JDD) révèle ainsi que la mosquée fréquentée par quelque 350 fidèles chaque vendredi est devenue sous la houlette de Smaïn Bendjilali, « un bastion du salafo-frérisme à Marseille », selon l’enquête des services de police.
Les prêches à la limite du tolérable du religieux de 43 ans, particulièrement populaire sur les réseaux sociaux (180 000 abonnés sur Facebook, Twitter et YouTube), sont notamment énumérées au fil des années. Comme en novembre 2022 lorsqu’il affirme que « délaisser la prière » est plus grave que « tuer 100 personnes).
Colère et incompréhension
Pour l’imam Ismaïl, « le respect de la laïcité, la lutte contre le terrorisme et l’islam radical sont considérés comme des symptômes d’une islamophobie d’État », indique le JDD citant la note des services du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.
Alors que l’intéressé réfute ces allégations, annonçant son intention de « ne rien lâcher », la colère et l’incompréhension sourdent dans le rang de ses fidèles. Beaucoup mettent en avant le rôle de rempart contre les dérives (la drogue et la délinquance entre autres) joué par la mosquée dans le 13e arrondissement de Marseille.
« Les fidèles sont punis de prières et de recueillement pour des faits dont ils ne sont aucunement responsables. A contrario, on n’a jamais entendu parler de fermeture d’église parce que le prêtre était pédophile », fulmine le conseil départemental du culte des Bouches-du-Rhône sur X.