Le projet de Ligne Nouvelle Paris-Normandie dans l’impasse ?

Les positions se tendent quant à l’opportunité de cette infrastructure de transport gigantesque de 10 milliards d’euros.

Ligne Nouvelle Paris-Normandie (LNPN) verra-t-elle le jour ? La question taraude l’esprit après ce qu’il convient de décrire comme un nouveau camouflet pour ce projet censé moderniser les infrastructures ferroviaires entre la Normandie et la région parisienne, à travers la création d’une nouvelle ligne à grande vitesse dédiée au fret et aux voyageurs.

Réunis en plénière, mercredi 11 septembre 2024, les élus de la région Île-de-France se sont en effet prononcés contre, avec 144 voix pour, 30 voix contre, 22 abstentions. L’ancienne ministre et présidente de la région, Valérie Pécresse, jusqu’ici modérément favorable, retire désormais son soutien au projet.

En cause, le non-respect de certaines conditions préalables fixées en mars par l’élue dans le cadre d’un accord de principe en faveur du projet. Celles-ci concernent globalement la réduction des nuisances (fret), l’étude de son impact environnemental (enfouissement) et de son accessibilité pour les territoires traversés.

Un revers de plus

« Ce projet artificialise 180 ha. C’est un projet très dangereux et négatif pour notre région », a asséné dans des propos rapportés par Le Parisien, Jean-Philippe Dugoin-Clément, vice-président de la région Île-de-France chargé du Logement, de l’Aménagement durable du territoire et du SDRIF Environnemental.

« Nous demandons à l’État de renoncer à ce projet qui n’a aucun sens tant du point de vue écologique que du point de vue économique », a-t-il poursuivi, dans ce qui représente sans doute un cinglant revers pour le projet.

D’autant que la Ligne Nouvelle se heurtait déjà à une vive opposition des élus locaux yvelinois, mécontents des nuisances occasionnées pendant le chantier et craignant par ailleurs pour la préservation des espaces naturels.

L’État, seul arbitre ?

Il n’en reste pas moins que la LNPN a des soutiens, à commencer par l’État appelé sans doute à trancher la question dans les semaines ou les mois à venir. Au niveau local également, le projet divise. Comme dans les Yvelines la sénatrice écologiste Ghislaine Senée y est favorable.

« Sans nouvelles voies ferrées entre Paris et Mantes, le territoire et sa ligne J (Transilien) ne pourront jamais avoir une augmentation du nombre de trains par heure ni plus de ponctualité ! », a-t-elle indiqué mercredi sur X, après le vote des élus de la région Île-de-France.

En Normandie également, l’opposition de Pécresse fait grincer des dents. Le conseiller régional et maire de Vernon François Ouzilleau regrettant le manque d’alternative. En attendant l’intervention du gouvernement, la bataille des camps va bon train.

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