L’enfer du deal gangrène un immeuble d’Échirolles

La commune du département de l’Isère, dans le sud-est de la France, a vu une de ses résidences évacuer par les autorités pour prévenir… les conséquences du trafic de drogue très prégnant sur place.

« Risque incendie et électrique », « danger de mort permanent' »… Les termes du communiqué de la maire d’Échirolles, Amandine Demore, ont de quoi traduire la gravité de la situation de l’immeuble « Le Carrare », situé dans cette commune de la banlieue de Grenoble.

Cette résidence de 72 logements a en effet été déclarée, mardi 24 septembre, « temporairement inhabitable » par l’autorité municipale avec comme effet l’évacuation de tous occupants dans un délai de 72 heures. Une décision assez exceptionnelle.

La cause ? Un trafic de drogue qui a transformé ce lieu de vie en véritable zone de non-droit, selon un rapport alarmant conjointement établi par la Préfecture, la Police nationale, le Parquet de Grenoble, des experts de la sécurité du bâtiment et de l’habitat, entre autres.

Le cauchemar des habitants

Depuis des années, Le Carrare est devenu le théâtre d’une guerre des gangs impitoyables. Les concessionnaires, véritables maîtres des lieux, ont transformé l’immeuble en forteresse du trafic. Leur créativité macabre ne connaît pas de limites : les portes en bois des coffrets électriques sont devenues du combustible pour leurs braseros de fortune.

« Ce sont des deals qui fonctionnent vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept toute l’année, ils font ça pour se chauffer l’hiver ou le soir », explique Gilles Bonaventura, responsable de la police municipale, dans les colonnes du journal Le Monde.

« La sécurité des résidents ne peut être garantie », assène la maire, qui regrette un manque de moyens pour lutter contre cette situation souvent évoquée dans la presse.

L’impuissance des autorités

C’est d’autant plus préoccupant que la municipalité avait déjà publié des arrêtés de mise en sécurité. L’évacuation, assure-t-elle au Monde, est « la seule façon d’agir », soulignant l’urgence d’une action concertée entre toutes les parties prenantes.

En attendant, les habitants du Carrare se retrouvent dispersés, relogés en urgence dans des solutions temporaires. Leur avenir, comme celui de leur immeuble, reste incertain alors que témoignages et sentiments de frustration s’intensifient.

« Si j’avais su que c’était comme ça, je ne serais jamais venu vivre ici », affirme ainsi, un jeune de 24 ans, travaillant dans la sécurité, qui loue un studio dans l’immeuble depuis un peu plus d’un an, cité par Le Monde.

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