Fermeture d’Europhane : un nouveau coup dur pour les Andelys

La ville des Andelys subit une nouvelle crise sociale avec l’annonce brutale de la fermeture partielle d’Europhane, une entreprise de fabrication d’éclairages. Cette décision entraîne la suppression de 85 emplois, plongeant la région dans l’incertitude et la colère, après une autre fermeture majeure en début d’année.

Un choc brutal pour l’emploi local

Le 16 octobre 2024, le maire des Andelys, Frédéric Duché, a appris par téléphone une nouvelle dévastatrice : l’unité de production d’Europhane allait fermer ses portes, supprimant 85 des 130 emplois. Ce choc intervient moins d’un an après la fermeture de la verrerie Holophane, qui avait déjà licencié 208 salariés, frappant durement le tissu économique local. La société autrichienne Zumtobel, propriétaire d’Europhane, semble avoir pris cette décision sans consultation préalable avec les autorités locales, aggravant le sentiment de désespoir des habitants.

Les salariés d’Europhane, dont la moyenne d’âge est de 54 ans, se disent sous le choc. L’entreprise, fondée en 1965, était solidement ancrée dans la région, et aucun signe avant-coureur ne laissait présager une telle fermeture. En août 2024, ils avaient même commencé à travailler sur un nouveau modèle, renforçant leur sentiment de trahison face à cette décision soudaine. Le maire des Andelys parle d’une « fermeture brutale« , soulignant le manque de communication et de concertation avec le groupe autrichien.

Ce plan social arrive dans un contexte difficile pour la ville des Andelys et sa population de 8 000 habitants, qui subissent depuis plusieurs années les effets de restructurations industrielles. La fermeture d’Europhane vient en effet s’ajouter à celle de la verrerie Holophane, créant une véritable crise de l’emploi dans cette petite commune de l’Eure.

Un plan social contesté

Face à cette annonce brutale, les syndicats de l’entreprise ne comptent pas rester les bras croisés. Dès le 22 octobre 2024, des négociations avec la direction d’Europhane débuteront, dans l’espoir d’obtenir des compensations ou des mesures d’accompagnement pour les salariés licenciés. Le maintien du pôle de recherche et développement, qui emploie encore 45 personnes, ne suffit pas à apaiser la colère des salariés, pour qui cette fermeture signe la fin d’une époque.

Les discussions à venir entre syndicats et direction seront sans doute tendues, d’autant plus que l’entreprise appartient à un groupe étranger, éloigné des réalités locales. Les syndicats chercheront à défendre les intérêts des salariés, dont beaucoup approchent de l’âge de la retraite et risquent de rencontrer de grandes difficultés à retrouver un emploi dans un contexte économique morose. L’accompagnement social et la mise en place d’un plan de reconversion seront au cœur des revendications.

Frédéric Duché, quant à lui, ne cache pas sa déception face à la manière dont cette fermeture a été annoncée. Il a immédiatement sollicité la sous-préfecture pour la création d’un comité de pilotage afin de suivre l’évolution de la situation et aider les salariés impactés. Pour le maire, cette crise appelle à une réponse collective, impliquant non seulement les autorités locales, mais aussi les acteurs économiques de la région.

Un soutien pour les salariés

Pour tenter de limiter l’impact social de cette fermeture, la ville des Andelys a décidé d’organiser un salon de l’emploi à la mi-décembre 2024. Cet événement vise à offrir aux salariés d’Europhane une opportunité de rencontrer des employeurs locaux, dans l’espoir de les aider à se réinsérer rapidement dans le monde du travail.

Ce salon ne s’adresse pas uniquement aux salariés d’Europhane, mais également aux anciens employés de la verrerie Holophane, qui avait fermé ses portes en début d’année 2024. Avec 208 licenciements déjà subis dans cette entreprise, la région est confrontée à une véritable hémorragie de l’emploi industriel. Le salon de l’emploi sera donc un événement crucial pour le bassin d’emploi des Andelys, tentant de redonner de l’espoir à une population qui a vu disparaître plusieurs centaines de postes en moins d’un an.

En parallèle du salon, des initiatives locales sont en cours pour attirer de nouvelles entreprises dans la région et offrir des perspectives d’emploi. L’objectif est de revitaliser l’économie locale, mais cela reste un défi de taille dans un contexte où la fermeture d’industries semble s’accélérer. Bien que, affaiblie par la mauvaise nouvelle, la ville des Andelys devra s’appuyer sur la solidarité régionale et le soutien des pouvoirs publics pour espérer sortir de cette crise.



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