Violents orages de grêle : sept communes du Puy-de-Dôme touchées

Grêle, vents et inondations ont frappé dimanche l’est du Puy-de-Dôme, causant dégâts agricoles, coupures d’électricité et interventions des pompiers.
Une offensive météorologique brutale et inattendue
Ce dimanche 22 juin, le département du Puy-de-Dôme était placé en vigilance jaune par Météo France. Rien ne laissait présager la violence des phénomènes qui allaient s’abattre sur l’est du territoire. En l’espace de quelques heures, une cellule orageuse très active s’est formée, générant de puissantes averses, des rafales de vent soudaines et une intense activité électrique. D’après Keraunos, 3 177 éclairs ont frappé le département, le classant troisième en France ce jour-là.
Les précipitations ont été accompagnées de grêle, avec des grêlons mesurant parfois jusqu’à 4 cm. À Saint-Jean-d’Heurs, la pépinière des Saints Tropiques a vu ses cultures extérieures ravagées en moins de 15 minutes. Des dégâts notables ont été signalés dans les jardins, sur les toitures et dans les cultures maraîchères de plusieurs communes. À Montmorin, un viticulteur évoque « une saison perdue en un quart d’heure ».
Face à la violence de l’orage, les sapeurs-pompiers du Puy-de-Dôme ont été mobilisés en urgence : 40 hommes et 18 véhicules sont intervenus sur près de 30 sites. Des infiltrations ont notamment été signalées dans un foyer de l’ADAPEI aux Granges. Routes bloquées, ruissellements, évacuations temporaires : les secours ont dû faire face à une pluralité d’interventions simultanées, dans des conditions météorologiques encore dégradées.
Sept communes sinistrées : la carte d’un territoire frappé en série
La ville de Thiers, connue pour son artisanat coutelier, a vu plusieurs de ses axes routiers coupés par des arbres déracinés. La route vers Courpière a été déclarée impraticable. Dans certains quartiers, les habitants ont vu l’eau monter dans les caves et garages. Plusieurs signalements ont fait état de toitures endommagées, notamment sur les maisons anciennes.
À Saint-Jean-d’Heurs, la pépinière des Saints Tropiques témoigne des dégâts infligés à l’agriculture. « On découvre petit à petit ce que le déluge a brisé », écrit un responsable. Les serres n’ont pas été épargnées, et les jeunes plants sont perdus. À Peschadoires, les agriculteurs parlent d’un événement « hors norme », avec des pertes déjà évaluées à plusieurs dizaines de milliers d’euros.
Ces communes de taille moyenne n’ont pas échappé aux assauts de la tempête. À Montmorin, un centre de loisirs a dû être temporairement fermé pour vérification des structures. À Billom, des cultures de salades et de tomates ont été laminées par la grêle. À Glaine-Montaigut, les pompiers ont dû intervenir pour dégager un arbre tombé sur un câble électrique, coupant le courant dans plusieurs hameaux.
Une répétition inquiétante : les orages se suivent et se ressemblent
« Le 63 prend tous les orages, en long, en large et en travers », ironise un internaute. Derrière l’humour, une lassitude se fait sentir chez les riverains. En quelques semaines, plusieurs épisodes orageux ont déjà touché le département, laissant derrière eux des inondations, des grêlons géants et des glissements de terrain. Pour les habitants, ces phénomènes deviennent une réalité récurrente.
Entre les pertes agricoles, les toitures percées, les véhicules endommagés et les coupures électriques, les conséquences économiques de ces épisodes sont considérables. À Saint-Rémy-sur-Durolle, 185 foyers ont été privés d’électricité durant plusieurs heures. Les compagnies d’assurance font face à une recrudescence de dossiers pour grêle et dégâts des eaux.
Si Météo France a levé les alertes dès le lendemain, le sentiment d’instabilité persiste. La récurrence de ces événements extrêmes s’inscrit dans un contexte climatique global marqué par le réchauffement. La région Auvergne, historiquement épargnée par les grands bouleversements météorologiques, subit de plus en plus souvent des phénomènes violents en très peu de temps. Le sujet s’impose désormais dans les agendas des collectivités locales, qui doivent adapter leurs infrastructures.