OL en crise : Michele Kang prend les rênes du club rétrogradé

Après la descente choc de l’Olympique lyonnais en Ligue 2, la milliardaire américaine Michele Kang succède à John Textor à la tête du club.
Une crise institutionnelle ouverte par la rétrogradation
Le 24 juin, la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG) a prononcé la rétrogradation administrative de l’OL en Ligue 2. Cette décision, choc pour l’un des clubs historiques de l’élite, repose sur une situation financière jugée préoccupante. Elle signe l’échec du passage de John Textor devant le gendarme financier du football français, échec que l’Américain a reconnu publiquement en annonçant son retrait du conseil d’administration.
Malgré sa démission de la présidence de l’Olympique lyonnais, John Textor conserve les clés de l’empire en tant que propriétaire du club via Eagle Football Group. Dans son message d’adieu, il désigne Michele Kang comme la dirigeante idéale pour relancer l’institution. Cette continuité dans la propriété, couplée à un changement de gouvernance, nourrit les espoirs d’une sortie de crise encadrée.
Cette chute en Ligue 2 ne résulte pas d’un classement sportif mais d’un défaut de gestion, ce qui rend le coup d’autant plus brutal. L’OL entre dans une phase critique, où la procédure d’appel devant la DNCG s’annonce aussi stratégique que technique. L’image du club, son attractivité pour les sponsors, et l’avenir de ses effectifs sont en jeu.
Michele Kang, une dirigeante ambitieuse et déjà intégrée
Déjà propriétaire et présidente de l’OL féminin (OL Lyonnes), Michele Kang n’est pas une inconnue à Lyon. Cette femme d’affaires de 66 ans, à la fortune estimée à 1,2 milliard d’euros, dirige depuis plusieurs mois avec efficacité la section féminine, couronnée de succès européens. Son style rigoureux et sa vision entrepreneuriale séduisent dans un univers du football en pleine mutation.
Membre du conseil d’administration d’OL Groupe depuis septembre 2023, Kang a su se positionner progressivement comme figure de référence au sein du club. Désormais PDG d’Eagle Football Group, qui chapeaute l’ensemble des entités lyonnaises, elle concentre les pouvoirs stratégiques à un moment où le club a besoin de décisions rapides et structurantes. Cette montée en responsabilité apparaît comme la suite logique d’une stratégie d’influence mûrie de longue date.
Dans le communiqué officiel, Kang annonce vouloir jouer un rôle actif dans le recours contre la décision de la DNCG. Ce combat administratif devient sa première priorité. En affichant sa volonté de collaborer étroitement avec les organes dirigeants du club et de mener un lobbying ferme et technique, elle espère sauver l’institution d’un exil prolongé en deuxième division.
Une équipe dirigeante renouvelée pour une reconstruction
En parallèle de la nomination de Kang, Eagle Football a nommé Michael Gerling comme nouveau directeur général. Âgé de 52 ans, l’Allemand a passé vingt ans dans l’organigramme du Bayern Munich. Connu pour sa rigueur administrative et sa maîtrise des affaires réglementaires, Gerling incarne une volonté claire de professionnaliser la gestion du club après les flottements récents.
L’ancien directeur général, Laurent Prud’homme, avait été limogé fin avril sans être remplacé. Ce vide à la tête de l’exécutif a sans doute contribué à la mauvaise perception du dossier lyonnais par la DNCG. En nommant un profil international, respecté dans les cercles de l’UEFA, le club affiche désormais une ligne plus crédible face aux instances du football.
La nouvelle gouvernance arrive à un moment charnière : les négociations avec la DNCG, les ajustements budgétaires, la réorganisation interne, et les départs ou arrivées de joueurs seront décisifs. Kang et Gerling devront à la fois rassurer les partenaires et mobiliser les supporters autour d’un projet clair. L’avenir de l’OL ne se jouera pas sur le terrain dans les semaines à venir, mais dans les couloirs des instances et les cabinets d’audit.