Démographie : les naissances continuent de baisser, mais les Pays de la Loire résistent mieux que le reste du pays
Avec 55 165 naissances enregistrées en France en octobre 2025, soit 1 780 par jour en moyenne, la tendance à la baisse se poursuit au niveau national. Le recul atteint 3,6 % par rapport à octobre 2024. Une dynamique négative qui touche aussi les Pays de la Loire, mais de manière moins marquée que dans d’autres régions.
Une stabilisation rare dans un contexte national défavorable
Depuis dix ans, les naissances diminuent dans les Pays de la Loire. Pourtant, entre janvier et octobre 2025, la région affiche une quasi-stabilité par rapport à la même période en 2024 : les naissances quotidiennes ont progressé de 0,1 %. Les bulletins n’étant pas encore tous transmis à l’Insee, ces chiffres restent provisoires, mais la tendance se dégage nettement : la région résiste mieux à la baisse générale de la natalité.
Selon Arnaud Fizzala, chef de projet à l’Insee Pays de la Loire, cette évolution dépend de deux facteurs essentiels : la fécondité des femmes âgées de 20 à 40 ans et le nombre de femmes vivant dans la région. Une baisse de l’un de ces deux éléments se traduit mécaniquement par une diminution des naissances.
Un recul de la fécondité très marqué depuis dix ans
Entre 2015 et 2025, les Pays de la Loire sont passés de 42 049 naissances à 29 630, soit une baisse de plus de 30 %. Une chute spectaculaire qui s’explique largement par la baisse de la fécondité. L’indicateur est passé de 2,13 enfants par femme en 2010 à 1,68 en 2023, se rapprochant de plus en plus du niveau national, fixé à 1,64.
Pour Arnaud Fizzala, la démographie interne joue un rôle important : la population féminine se concentre de plus en plus en Loire-Atlantique, département historiquement moins fécond que les autres. À l’inverse, la Mayenne, longtemps parmi les départements les plus féconds de France, pèse désormais moins dans la population régionale.
Une étude de l’Insee publiée en 2024 confirme cette évolution : en 2020, 39 % des femmes de 15 à 49 ans vivent en Loire-Atlantique, contre 35 % en 1975.
Les transformations sociales influencent aussi la natalité
L’évolution du taux d’activité féminin est un autre facteur majeur. Il est passé de 55 % en 1975 à 79 % en 2020. La montée du niveau d’études, le recul du nombre de mariages et la diminution des familles nombreuses contribuent également à expliquer la baisse de la fécondité. Les projets parentaux se construisent plus tard, ce qui réduit mécaniquement le nombre total d’enfants par femme.
Une région historiquement dynamique sur le plan démographique
Les Pays de la Loire ont longtemps figuré parmi les régions les plus fécondes de France. Une étude publiée par l’Insee en 2013 montrait déjà une évolution marquée : une baisse continue de la fécondité chez les femmes de moins de 26 ans entre les années 1970 et 1993, suivie d’un rebond entre 1993 et 2009, porté par les femmes âgées de 28 ans et plus.
Ces évolutions traduisent un changement profond : plusieurs générations ont progressivement reporté l’âge de la maternité, modifiant durablement les schémas familiaux.
Une région moins touchée que d’autres, mais un déclin réel
Malgré un ralentissement récent de la baisse des naissances, les Pays de la Loire ne sont pas épargnés par le vieillissement démographique. La stabilisation observée en 2025 demeure fragile et dépendra des évolutions futures de la fécondité comme des dynamiques migratoires internes.
Pour l’heure, la région reste toutefois l’un des territoires où la natalité se maintient le mieux, dans un contexte national nettement déclinant.
