Mali : Aliou Diallo au centre du jeu politique

L’entrepreneur Aliou Diallo, candidat-surprise de la dernière élection présidentielle malienne, se retrouve désormais au cœur de toutes les convoitises. Majorité et opposition cherchent à courtiser le troisième homme du scrutin et à capitaliser sur son programme de changements radicaux pour relancer le Mali.

Développement économique, lutte contre le chômage, services sociaux de base pour tous (eau, électricité, écoles et centres de soins notamment), politique de grands travaux,… : le programme d’Aliou Diallo, un homme d’affaires de 58 ans inconnu du grand-public avant les élections, a séduit par sa radicalité et le refus du candidat d’accepter la pauvreté et le marasme comme un horizon infranchissable pour le Mali.

C’est ce message d’espoir, associé à un programme chiffré et ficelé comme un business plan de chef d’entreprise qui a convaincu plus de 8% des électeurs maliens de se tourner vers ce nouveau-venu de la politique qui pourrait faire sienne la citation du philosophe Sénèque : Sénèque, « ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que l’on n’ose pas. C’est parce qu’on n’ose pas que les choses sont difficiles ».

L’audace d’Aliou Diallo l’a durablement inscrit dans le panorama politique malien. Plus encore qu’un capital de voix important, susceptible de faire pencher d’un côté ou d’un autre la majorité, l’atout numéro un de l’ex-candidat Diallo par rapport aux autres caciques de la vie politique malienne, c’est qu’il redonne confiance en la politique et qu’il montre par la force de son propos que le changement n’est pas une chimère et qu’il y a une autre voie pour le Mali que celle de la pauvreté généralisée et de la violence armée.

Aliou Diallo multiplie les consultations depuis la promulgation des résultats du premier tour de la présidentielle. S’il les a rejetés et a dénoncé des fraudes généralisées, comme l’ensemble des candidats de l’opposition à l’exception de Soumaïla Cissé qui a accepté d’affronter IBK au second tour, Aliou Diallo ne s’est pas depuis lancée dans la surenchère contestatrice, aussi vaine que dangereuse dans un pays instable comme l’est le Mali actuellement.

Mais à quelques semaines des élections législatives d’octobre, et à la tête d’un parti (ADP-Maliba) qui a gagné en légitimité et en ancrage local grâce au scrutin présidentiel, Aliou Diallo devrait prochainement reprendre le chemin de la campagne. L’occasion sans doute de réitérer son appel au changement pour sortir de la matrice de l’échec et de la pauvreté et enclencher le cercle vertueux du développement. Il sera sans nul doute l’un des animateurs de la vie politique malienne des semaines, mois et années à venir.

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