L’Alsace bientôt franco-allemande ?
Le traité entre la France et l’Allemagne qui doit être signé aujourd’hui fait polémique. Le sort de l’Alsace est régulièrement mis en avant par ses opposants.
Marine Le Pen, présidente du Rassemblement National, a exigé que le Conseil Constitutionnel s’oppose au traité d’Aix-la-Chapelle qu’elle considère contraire à la défense de la souveraineté du pays. « Le Conseil constitutionnel doit être saisi », a demandé Marine Le Pen sur Twitter. Dans un second temps, elle s’en prend au discours autour des vertus de ce traité : « L’excitation de certains Ministres et de certains journalistes qui relayent, avec une agressivité inouïe, les éléments de langage de l’Élysée sur le traité d’Aix-la-Chapelle prouvent que nous avons mis le doigt là où ça fait mal ». Plus tard, c’est dans une vidéo mise en ligne que madame Le Pen a plus frontalement attaqué : « En signant ce traité d’Aix-la-Chapelle en catimini, Emmanuel Macron commet un acte qui relève de la trahison ». Elle a ainsi parle de la « Mise sous tutelle d’une part de l’Alsace » ainsi que le « partage de notre siège au Conseil de sécurité de l’ONU ».
En colère, madame Thillaye, député En Marche de la 5ème circonscription d’Indre-et-Loire a réagi sur Twitter : Je m’attendais à tout en politique mais pas à ce niveau de mensonges délibérés ! La politique s’honore dans le débat d’idées, elle s’abîme dans le partage de #FakeNews. Il n’y aura ni tutelle de l’Alsace ni partage du siège au Conseil de sécurité dans le Traité #AixLaChapelle ». La ministre des Affaires Européennes, Nathalie Loiseau, s’en prend également à madame le Pen. Selon elle, ce traité a comme but de « resserrer les liens entre les citoyens et les entreprises de part et d’autre de la frontière » par la mise en place de « procédures accélérées ». « Aujourd’hui, quand vous êtes alsaciens et que vous voulez, par exemple, envoyer une chorale ou une équipe sportive de l’autre côté de la frontière, c’est compliqué parce que les réglementations ne sont pas les mêmes » a-t-elle affirmé. La ministre a également affirmé que : « Ce à quoi nous nous engageons, c’est de simplifier tout ça, de faire en sorte qu’un fleuriste de Strasbourg puisse livrer à Kehl sans difficulté, de faire en sorte qu’il puisse y avoir une crèche franco-allemande où les enfants puissent être gardés, indifféremment, par des auxiliaires français et allemands ».