Occitanie : Pedro Sánchez rend hommage aux exilés espagnols de la guerre civile
Le Président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, était en visite ce dimanche en Occitanie à l’occasion de la commémoration des 80 ans de la Retirada, l’exode des réfugiés espagnols de la guerre civile de 1939. Il en a profité pour se recueillir sur la tombe de deux des illustres figures de cet épisode douloureux.
Recueillement sur la tombe de deux figures de la Retirada
Pedro Sánchez, le Président du Gouvernement espagnol était ce dimanche en Occitanie dans le cadre de la commémoration des 80 ans de la Retirada. Il s’est d’abord rendu dans le Tarn et Garonne, puis dans les Pyrénées-Orientales où il a été accueilli avec une manifestation en soutien aux indépendantistes catalans jugés ces jours-ci à Madrid.
A Montauban, dans le Tarn-et-Garonne, Pedro Sánchez s’est recueilli sur la tombe de Manuel Azaña, le dernier président de la république espagnole, chassé par les franquistes et mort en exil en 1940. Dans l’après-midi, il a mis le cap sur Collioure, dans les Pyrénées-Orientales pour se recueillir également sur la tombe d’Antonio Machado, un poète qui avait fui le régime de Franco. A ces deux illustres figures de la Retirada, Pedro Sánchez a rendu un hommage au nom de l’Espagne.
Pedro Sánchez rend hommage aux exilés espagnols et demande pardon
« Mon recueillement sur la tombe de Manuel Azaña, sur celle d’Antonio Machado et au cimetière espagnol d’Argelès sur Mer où reposent des exilés espagnols anonymes, c’est rendre hommage à la mémoire démocratique de l’Espagne à travers deux grandes figures, exemplaires pour avoir toujours défendu les valeurs citoyennes. C’est aussi une façon de rendre hommage à toutes les Espagnoles et tous les Espagnols qui ont payé un prix très élevé pour défendre la liberté et la démocratie. » a déclaré le Président du gouvernement espagnol.
S’adressant ensuite aux descendants de ces exilés devenus citoyens français, Pedro Sánchez a exprimé le pardon de la patrie pour la souffrance vécue par leurs parents : « Le premier message, c’est que nous devons leur demander pardon, parce que cet hommage a beaucoup tardé, arrive trop tard. Le second, c’est l’effort que mon gouvernement fait pour préserver et honorer la mémoire démocratique de l’Espagne, que leurs parents et grands-parents avaient emportée avec eux jusqu’en France. Et, enfin, ma reconnaissance parce qu’ils sont un pont extraordinaire entre la France et l’Espagne. Ils font partie de l’histoire commune hispano-française. »
Le discours perturbé par une manifestation
C’est bien la première fois qu’un chef de gouvernement espagnol se rend sur ces lieux, et qui plus est, pour demander pardon. Aux yeux d’une fille d’exilés, c’est tout simplement historique : « Aujourd’hui est un jour historique, nous attendions la reconnaissance de l’Espagne et le pardon depuis tant d’années » a affirmé Emita Diaz de Begar, très émue.
Si le discours de Pedro Sánchez a touché les descendants des Républicains espagnols, ce n’est pas le cas pour tout le monde. Environ 200 personnes ont manifesté lors du passage de Pedro Sánchez à Collioure en soutien aux indépendantistes jugés à Madrid depuis quelques jours.