Besançon : Un syndicat d’anesthésistes se constituera en partie civile dans l’affaire des empoisonnements présumés impliquant le Dr Péchier

Un tube à oxygène, dans une salle de réanimation

 

Le Syndicat national des anesthésistes-réanimateurs de France (Snarf) a annoncé ce jeudi 22 mai sa décision de se constituer partie civile dans l’affaire des empoisonnements présumés à Besançon, impliquant le Dr Frédéric Péchier, mis en examen ce jeudi.

« On a besoin de rassurer les patients, on ne peut pas laisser courir des bruits sur la sécurité anesthésique »

Le Syndicat national des anesthésistes-réanimateurs de France (Snarf) a décidé de se constituer en partie civile pour défendre l’image de leur profession. Le Snarf, qui revendique 1.200 adhérents, écrit sur son site internet que les faits survenus à Besançon sont « criminels et sont totalement indépendants de l’exercice de la profession d’anesthésiste-réanimateur ». Par une telle démarche, il veut préserver « la nécessaire relation de confiance entre patients et médecins anesthésistes-réanimateurs d’ores et déjà mise à mal par l’importante médiatisation de cette affaire ». Le principal syndicat des anesthésistes-réanimateurs de France précise que « La mortalité en anesthésie se situe dans une fourchette comprise entre un pour 100.000 et un pour un million, ce qui est assez proche de l’aviation civile. Et bien moins important que pour les interventions chirurgicales en elles-mêmes. On a besoin de rassurer les patients, on ne peut pas laisser courir des bruits sur la sécurité anesthésique ».

Soupçonné d’avoir empoisonné 24 patients

Le Snarf explique aussi que s’il se constitue en partie civile, c’est pour avoir accès au dossier afin de mieux défendre la spécialité et non pour porter « plainte contre X » ou contre le Dr Péchier.

Le Dr Frédéric Péchier a été mis en examen jeudi pour 24 cas d’empoisonnements sur patients dont neuf se sont soldés par un décès. L’anesthésiste-réanimateur a toujours clamé son innocence. Vendredi dernier, il a été laissé libre sous contrôle judiciaire, avec interdiction d’exercer et de se rendre à Besançon ou dans la commune voisine où il réside. Il s’est alors réfugié à côté de Poitiers, chez ses derniers qui lui apporte leur soutien sans faille.

Dr Péchier, dans la même situation que son père, il y a 35 ans

Il y a trente ans, une semblable affaire avait éclaté au CHU de Poitiers, à la suite de la mort d’une patiente. Le 30 octobre 1984, Nicole Berneron, 33 ans, mère de deux enfants, subit une opération bénigne à la gorge au CHU de Poitiers. Après 1 heure 15 minutes de tentative de réanimation, le cœur de la patiente lâche. Les enquêtes menées montrent que les tuyaux du respirateur (l’un pour l’oxygène et l’autre pour le protoxyde d’azote) avaient été intervertis (accidentellement). Plusieurs anesthésistes de l’établissement avaient été accusés, parmi lesquels un certain Dr Péchier, père de Frédéric Péchier, qui était un adolescent à l’époque. Après trois ans d’enquête et de procès fleuve, les accusés ont été innocentés au bénéfice du doute.

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.