Nice : des habitants du quartier de Saint-Roman de Bellet ne veulent pas d’une antenne de Bouygues Télécom

Une antenne de téléphonie en Nouvelle Zélande (Photo : Unsplash).

 

Les habitants de Saint-Roman de Bellet à Nice sont vent debout contre l’implantation d’une antenne relais de Bouygues Télécom dans leur quartier. Ils ont manifesté le samedi 19 septembre pour exprimer leur opposition à ce projet.

Sont-ils des Amish ou d’ardents défenseurs de la lampe à huile, comme le suggère Emmanuel Macron ? A Nice, une centaine d’habitants de Saint-Roman-de-Bellet ont manifesté samedi devant leur église pour protester à nouveau contre la construction d’une antenne de 21 mètres de haut de l’opérateur Bouygues Télécom. Démarré le 24 juin, le projet avait été mis à l’arrêt après une décision de justice, mais cette suspension n’est valable que trois mois. Ce qui laisse entendre une reprise du chantier fin de ce mois, plus précisément le 25 septembre.

Des craintes pour la santé et l’environnement

Avec cette antenne relais, Bouygues Télécom assure qu’il veut « étendre son offre haut débit 4G », alors qu’il a récemment annoncé le retrait de 3 500 antennes Huawei dans les zones très denses. Du côté des riverains, on reste persuadés qu’il s’agira de la 5G. Une technologie qui suscite des craintes dans de nombreux pays. L’on pense par exemple que les ondes 5G ont des effets à long terme sur la santé. Ces craintes sanitaires n’ont jamais fait l’objet de consensus scientifique. Mais qu’à cela ne tienne : « On va être complètement irradiés 24 h / 24. L’école est à 410 mètres à vol d’oiseau. Ma fille a 2 ans et demi, je n’ai pas envie qu’elle développe une leucémie. », s’alarme Laure Cosentino, membre du collectif « Les collines niçoises contre les antennes relais », à l’origine d’une pétition en ligne. Celle-ci a déjà recueilli plus de 18 000 signatures.

Outre les dangers pour la santé, les habitants évoquent d’autres risques, notamment pour l’environnement. « On est à quelques mètres de la Tour de Bellet qui est un monument historique, on est en face d’une école, on est à côté d’une zone Natura 2000 et au cœur des vignobles de Bellet, un vignoble AOC, pour toutes ces raisons c’est pas possible qu’elle s’implante là » dénonce Laure Consentino, membre du collectif. Elle estime également que les propriétés vont « perdre entre 10 et 30 % de leur valeur, parce que personne ne veut acheter une maison à côté d’une antenne. ».

Il s’agit d’un terrain privé et d’une installation privée

Interpellée par les habitants de Saint-Roman de Bellet, la mairie de Nice promet de trouver une issue consensuelle. « Nous sommes toujours dans cette phase de concertation avec l’opérateur. Et la Ville de Nice aura, dans les prochains jours, une réunion avec lui pour tenter de trouver une solution amiable. Christian Estrosi reste attentif et à l’écoute des riverains. À ce jour, les travaux sont toujours suspendus », a répondu la municipalité. Elle rappelle toutefois qu’il s’agit d’un terrain privé et d’une installation privée.

« En matière d’implantation des antennes-relais, seul l’État délivre les autorisations d’établissement et d’exploitation d’un réseau de télécommunication. Le rôle juridique de la Ville consiste simplement à vérifier la conformité de l’implantation au regard des règles d’urbanisme. », précise la mairie de Nice. En effet, lorsqu’il est question de terrains privés, les règles d’urbanisme en vigueur permettent l’installation de ces structures sans l’aval des communes sur lesquelles elles s’implantent. À titre indicatif, les revenus attribués par les opérateurs peuvent s’élever à 15 000 euros par an.

 

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