Sanofi veut supprimer 400 postes en pleine pandémie

Le leader français de l’industrie pharmaceutique compte opérer une coupe réglée parmi ses employés, provoquant le tollé des syndicats de travailleurs qui appellent à la grève ce mardi.

Branle-bas de combat à Sanofi dans un contexte de préparation du vaccin anti-coronavirus. L’industriel français qui a annoncé vouloir se séparer de 400 postes en recherche pharmaceutique est sous le feu des critiques de ses employés. Beaucoup estiment en effet qu’il s’agit d’une décision incompréhensible, d’autant plus que la crise sanitaire actuelle démontre si besoin en était, la nécessité de renforcer le secteur à tous les niveaux. Mieux, l’entreprise ne serait pas en difficulté économique, à en croire Thierry Bodin, secrétaire général de la Confédération générale du Travail (CGT). Par ailleurs, les effectifs de la recherche et développement, la branche sujette aux licenciements annoncés, ne cessent de fondre comme du beurre au soleil. De 6 000 il y a 15 ans, il en restera bientôt moins de la moitié. Une restructuration dont les avancées de Sanofi en matière de découverte scientifique risquent de pâtir. Car, ajoutent les employés, cette politique sacrifie un secteur au détriment d’un autre.

Le gouvernement reste muet. Les syndicats ont donc décidé de se liguer contre la hiérarchie afin de se faire entendre. La CGT et plusieurs autres organisations syndicales appellent d’ores et déjà à la grève ce mardi 19 janvier contre ce plan de licenciement et une hausse des salaires.

La direction reste droite dans ses bottes

Face à ce climat de contestation, la direction qui parle de « licenciements volontaires », préfère mettre en avant ses investissements pour améliorer l’entreprise. Elle évoque également le maintien du plein-emploi sans chômage partiel et la prime de 1 500 euros versés à 15 000 salariés sollicités au cours de la crise épidémique. Des acquis obtenus de hautes luttes, rétorquent des employés qui se sentent lésés. Le paradoxe est d’autant plus prégnant que ces derniers ont été félicités en mars dernier pour leur sens patriotique et leur travail bien fait.

Toujours est-il que la direction ne compte pas faire machine arrière dans sa politique de restructuration. Le nouveau patron Paul Hudson avait en effet annoncé la couleur à son arrivée à la tête de Sanofi fin 2019. Il faudra se séparer de 1 700 postes en Europe pour un millier en France. Un recentrage économique, avait-il arguer, alors que les dividendes continueront d’être reversés aux patrons.

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