Bastia : un homme traîné devant la justice pour…l’odeur de ses crêpes

Des crêpes.

A Bastia, le propriétaire d’une crêperie a entamé une grève de la faim cette semaine pour faire annuler une procédure judicaire intentée par sa voisine. Cette dernière, gérante d’une boutique de vêtements pour femmes, se plaint de l’odeur de ses crêpes depuis plusieurs mois.

Frédéric Filippi, postier le matin et crêpier l’après-midi à Bastia, a entamé une grève de la faim depuis le début de semaine. Il voudrait faire annuler définitivement les poursuites intentées par la gérante du prêt-à-porter mitoyen de son commerce. La voisine, du nom de Michèle Pagni (63 ans), se plaint de l’odeur de ses crêpes, qui porterait préjudice à son business.

Une pétition lancée en ligne

Frédéric Filippi, lui, pense qu’il ne gêne personne. Depuis quelques jours, il dort sur la voie publique, dans le froid, pour tenter de faire entendre raison à cette dame. Ses amis et proches ont lancé un appel à la mobilisation sur les réseaux sociaux. Le commerçant a reçu de nombreux soutiens d’internautes, qui n’ont pas hésité à critiquer vertement la plaignante.

Près de soixante personnes ont également organisé un rassemblement rue Saint-Roch, le mercredi 1 mars. Elles souhaitent que la justice soit rendue équitablement et que tout le monde continue de travailler dans la paix et le respect mutuel. Par ailleurs, une pétition a été lancée en ligne pour porter la cause du crêpier. Elle avait a atteint 3226 signatures (pour un objectif de 5000) le jeudi après-midi.

Un conflit qui dure depuis deux ans

Interrogée par France Bleu RCFM, Michèle Pagni a expliqué que les ennuis ont commencé pour elle il y a 7 ans. Quand Frédéric Filippi a pris place avec son chariot de crêpe entre le boulevard Paoli et la rue Napoléon. Depuis lors, elle et ses clients auraient été inondés par les odeurs de graillon. Elle dit avoir essayé de dialoguer avec lui durant deux longues années. Mais qu’il n’a pas été possible de lui parler.

La commerçante aurait alors été contrainte de solliciter un constat d’huissier et d’expert. Puis de lancer une procédure judiciaire pour que cessent les nuisances olfactives. Celles-ci auraient rendu invendables près de 6 000 euros de stock de vêtements qui sentaient le graillon. De son côté, Frédéric Filippi assure avoir tout fait pour satisfaire cette voisine. Le vendeur de crêpes explique qu’il posé une paroi, comme elle l’avait demandé, alors que ça ne permet pas d’aspirer les odeurs.

Une première grève de la faim en mai 2022

L’opération lui aurait coûté 1500 euros. Il a ensuite dû déplacer le plexiglas pour l’éloigner des plantes du magasin. Il a payé 200 euros supplémentaire. « Mais madame n’est toujours pas contente et m’a remis au tribunal », regrette-t-il. En plus de l’abandon des poursuites judiciaires, le crêpier demande maintenant l’intervention d’un conciliateur de justice pour trouver une issue à ce conflit. Pour lui, l’installation d’une hotte est devenue caduque.

En mai 2022 déjà, Frédéric Filippi avait effectué une grève de la faim. La municipalité de Bastia avait tenté à l’époque une conciliation entre les deux commerçants pour trouver une solution à l’amiable. Malheureusement, sa démarche n’a pas porté de fruits. Désormais, elle se tient à l’écart, mais reste attentive à la situation. La mairie précise qu’elle n’a pas le droit d’intervenir dans un litige privé. Cela d’autant qu’elle n’a pas constaté d’insalubrité publique qui aurait pu la conduire à prendre un arrêté.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.