Gironde : Safran condamné à verser 225 000 euros d’amende suite à un accident du travail mortel

En décembre 2013, un ouvrier de Safran ans a perdu la vie lors d’un accident sur un site qui fabrique du popergol, à Saint-Médard-en-Jalles, près de Bordeaux. Jugé responsable de ce drame, le groupe aéronautique vient d’être condamné à 225 000 euros d’amende.

Ce lundi 5 juin, Safran a été reconnu coupable d’homicide et blessure involontaires après un accident ayant coûté la vie à un salarié il y a 10 ans à Saint-Médard-en-Jalles (Gironde). Le groupe aéronautique est condamné à 225 000 euros d’amende.

Pour rappel, trois ouvriers avaient été grièvement blessés le 5 décembre 2013 au matin lors d’un incendie sur un site classé Seveso, appelé II seuil haut de Herakles, devenu depuis Safran Ceramics. Basé à 15km à l’ouest de Bordeaux, ce site fabrique du propergol, produit de propulsion pour fusées et missiles. Les salariés avaient été transportés au CHU de Bordeaux. L’un d’entre eux, âgé de 25 ans, a succombé à ses blessures à la mi-journée

Le drame s’est produit lors « d’une opération de démoulage des réserves de propergol qui avait été effectuée avec un ancien système, réintroduit après la casse d’une machine plus récente et plus sûre et sans que cela ait été porté à la connaissance de l’inspection du travail et du CHSCT », a précisé l’avocate de la famille du salarié décédé, Lucie Teynié.

« On a fait valoir la violation d’un règlement spécifique au risque pyrotechnique et à l’obligation générale de sécurité. C’est sur cette base-là que Safran a été condamné », a indiqué Nadia Bouchama, avocate du syndicat Sud, partie civile. Selon Lucie Teynié, « c’est une satisfaction très importante pour la famille dans un dossier que le parquet n’a jamais soutenu. C’était un peu le pot de fer contre le pot de terre ».

Lors de l’audience, organisée le 3 avril dernier, le parquet avait effectivement demandé la relaxe de Safran. Une requête en cohérence avec son positionnement depuis le début de l’affaire, mais aussi avec l’avis du Magistrat instructeur, qui avait prononcé un non-lieu. La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Bordeaux avait relancé le dossier en 2019, avec la mise en examen du groupe aéronautique. Puis ce dernier a été renvoyé devant le tribunal l’année dernière.

Safran n’a pour le moment émis aucun commentaire sur cette décision. D’après l’un de ses porte-paroles, le groupe « attend la communication du jugement pour étudier avec (ses) avocats la suite à donner ».

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