Mayotte : l’épidémie de choléra sous contrôle et circonscrite

Lors d’un déplacement à Mayotte jeudi, le ministre de la Santé Frédéric Valletoux a assuré que l’épidémie de choléra sur l’île est sous « contrôle » et « circonscrite ». Il a jugé également « adéquate », la réponse apportée par les autorités.

Frédéric Valletoux était en déplacement jeudi à Mayotte pour s’enquérir de la situation sanitaire de l’île. Le 101e département de France fait actuellement face à une épidémie de choléra, qui a causé le décès d’une personne pour 65 contaminations. Après avoir échangé sur place avec les équipes de l’Agence régionale de santé (ARS), le ministre de la Santé a déclaré que l’épidémie était « sous contrôle » et « circonscrite ».

Lente hausse du nombre de personnes touchées par le choléra à Mayotte

Frédéric Valletoux a fait part d’une « lente élévation du niveau de personnes touchées », mais a assuré qu’il n’y a pour l’instant qu’un seul foyer, le quartier Kirson à Koungou. Il a également précisé que 3 700 personnes ont été vaccinées à ce jour. Ce qui est plutôt une bonne nouvelle. Cependant, a souligné le ministre, « la stratégie vaccinale pour le choléra n’est pas de vacciner tout azimut et à l’aveugle ». Selon lui, il faut procéder « par palier », en se limitant à l’entourage des personnes touchées et aux Mahorais ayant eu un contact avec celles-ci dans les dernières 48 heures.

Des vaccins disponibles pour contrer l’épidémie de choléra

Frédéric Valletoux a rassuré sur la disponibilité des vaccins. Il a indiqué qu’il y a aujourd’hui à peu près 7 000 vaccins à Mayotte, et a annoncé l’arrivée de 6 000 autres la semaine prochaine. Outre ce stock, les autorités sanitaires auraient encore « des doses possibles et dans des volumes plus importants pour le début de l’été ». Le ministre a cependant reconnu une faiblesse dans le système de santé. L’archipel ne compte, en effet, qu’un hôpital et cinq urgentistes pour quelque 310 000 habitants, en majorité des immigrés.

Distributions d’eau et l’installation de rampes d’eau à Mayotte

Pour pallier ce déficit, le gouvernement a dépêché de l’Hexagone 86 réservistes, infirmiers et médecins. Ceux-ci se chargeront de renforcer les équipes sur place. En plus de vaccins et des antibiotiques, l’Etat continue aussi les distributions d’eau et l’installation de rampes d’eau dans certains quartiers. Pour rappel, le choléra se transmet principalement via des eaux contaminées par une bactérie. Malgré les difficultés relevées, Frédéric Valletoux juge « adéquate » la réponse apportée par les autorités à l’épidémie de choléra.

L’épidémie de choléra venue des Comores voisines

Sur l’île de Mayotte, située dans l’océan Indien, les premiers cas de choléra ont été diagnostiqués le 18 mars. Les personnes contaminées revenaient des Comores voisines, où l’épidémie flambe avec 98 décès et plus de 4 900 cas enregistrés depuis le début de l’année. Le choléra causé par une bactérie appelée bacille vibrio cholerae ou vibrion cholérique. Cette maladie peut provoquer des diarrhées aiguës et entraîner la mort par déshydratation en un à trois jours. La contamination a essentiellement lieu via l’absorption d’aliments ou d’eau contaminés.

Trois millions de personnes touchées dans le monde chaque année

Le choléra surgit généralement dans les zones qui ne disposent pas de système d’assainissement ou d’hygiène, ainsi que d’un accès à l’eau potable. Il sévit par conséquent dans les pays pauvres, en particulier dans les quartiers précaires. Les risques sont également très élevés dans les camps de réfugiés, à cause des crises humanitaires et des difficultés d’accès à l’eau potable. Selon les derniers chiffres de l’OMS, le choléra touche trois millions de personnes dans le monde chaque année, et cause plus de 95 000 décès.

Des épidémies de choléra dans une vingtaine de pays

Actuellement plus de 20 pays subissent des épidémies de choléra. Parmi eux la RDC, la Mozambique, le Kenya, la Somalie, l’Éthiopie, Haïti et la Syrie. Cette liste montre à quel point l’infection a un lien étroit avec la pauvreté et les conflits armés. L’OMS pointe aussi le changement climatique, qui accélère la propagation de la maladie. En effet, ce fléau crée un environnement idéal pour le développement du choléra, en augmentant l’intensité et la fréquence des inondations, des cyclones et des sécheresses. Il perturbe ainsi l’accès à l’eau potable.

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