Indre-et-Loire : Marie Lajus, l’ex-préfète dont le limogeage fait grand bruit

L’ancienne directrice de la sécurité à la mairie de Paris aurait été licenciée de la préfecture d’Indre-et-Loire pour sa résistance contre l’érection d’un projet immobilier dans une zone non constructible. Une décision vivement contestée au sein de l’opinion.

Une fin de l’année agitée pour Marie Lajus. Le 7 décembre dernier, celle qui siégeait alors à la tête de la préfecture d’Indre-et-Loire était débarquement sans ménagement de son poste. Avait-elle une idée de la raison de son éviction ? Rien n’est moins sûr.

Le Canard enchaîné semble en tout cas en savoir beaucoup. Le célèbre hebdomadaire satirique indiquait en effet dans sa livraison de la semaine suivante – le 14 décembre – que cette commise de l’État serait tout simplement coupable d’avoir voulu bien faire son travail. C’est-à-dire œuvrer au respect de la loi.

Un incubateur au cœur de la polémique

Marie Lajus aurait ainsi été licenciée, selon le palmipède, pour avoir refusé de donner son onction à l’érection d’un incubateur de start-up dans le parc du château Louise-de-La Vallière à Reugny, commune située près de la ville de Tours. Un refus qui concerne des considérations climatiques et environnementales.

Le projet baptisé Da Vinci Labs consiste notamment à construire le bâtiment sur une superficie de 4 000 m2 dans une zone non boisée et non constructible. D’où l’opposition de l’ex-préfète conformément aux prescriptions de la nouvelle législation française sur le climat.

Mais cela n’a manifesté pas plu aux porteurs du projet financé de surcroît à hauteur de 10 millions d’euros, selon le Canard enchaîné. D’autant que Marie Lajus a menacé de porter l’affaire au tribunal si la collectivité passait outre les dispositions de la loi.

Levée de boucliers

À force de torpiller l’ancienne préfète auprès de divers responsables politiques, ses détracteurs ont fini par avoir sa tête. Une décision actée par le Conseil des ministres sur proposition du ministre de l’Intérieur Gérard Darmanin auprès de qui des élus se seraient plaints de Marie Lajus.

L’information du Canard suscite depuis sa révélation une mobilisation générale au-delà de Tours. En raison du caractère plutôt atypique de la question. Une fonctionnaire de l’État qui se fait évincer pour avoir voulu faire son travail.

Plusieurs élus ont dénoncé une telle dérive dans une tribune collective parue dans les colonnes du journal Le Monde le 26 décembre dernier. Un soutien d’autant plus affirmé que l’ex-préfète a toujours été vantée pour ses mérites.

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